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FlashPress - Infocatho
30 juin au 7 juillet 2007 (semaine 27)
 

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2007-07-07 - Sénégal
UNE ATTEINTE A LA COHÉSION SOCIALE


La "sous-représentativité" des chrétiens dans les instances gouvernementales du Pays, n'est pas sans marquer profondément une minorité qui, malgré tout, ne voudrait pas que cela devienne une atteinte à la cohésion sociale et nationale.

Charles Abdou Ndiaye, écrit en effet dans le journal de Dakar Walfadjiri du 30 juin : "Le questionnement qui suit ne peut et ne doit en aucun cas être analysé ou perçu comme la semence des germes de la division, de la discorde entre sénégalais musulman ou chrétien, protestant ou animiste."

"Ces lignes ne peuvent et ne doivent en aucune manière être analysées ni comprises par quiconque, sauf à faire preuve de mauvaise foi, comme une incitation à la sédition, à la division, à la rébellion ou à la bravade de l'Autorité étatique. Toute personne qui, à la lecture de ces écrits, se lancerait dans une quelconque action anti-républicaine ou anti-démocratique engagerait sa seule et unique responsabilité."

"D'ailleurs, une tentative de cette sorte serait purement et simplement vouée à l'échec, car le peuple sénégalais est d'une maturité suffisante pour intégrer mieux que ceux qui le dirigent le principe du vivre ensemble quelle que soit sa diversité ethnique, confessionnelle ou politique. Alors, les Sénégalais véritables ne peuvent être déroutés, et d'ailleurs, qui peut en avoir intérêt !!!"

"La nation sénégalaise, comme sa devise l'indique d'ailleurs, constitue un peuple soudé par l'histoire, partageant le même but et ancré dans la foi inébranlable de son unité en dépit des tendances d'exclure les minorités qui au demeurant ont une certaine responsabilité dans l'idée que ceux qui dirigent la République peuvent se faire d'elles."

Mais il constate également :
"La réalité est déconcertante et affligeante ! Ces principes constitutionnels régulièrement invoqués pour donner de l'éclat à une démocratie qui se veut respectueuse de sa diversité sont piétinés avec une énergie folle, génératrice de rancoeur, de division et surtout du sentiment latent d'exclusion d'une frange significative de Sénégalais.

"Preuve à l'appui, ne nous attardons pas sur le passé ; d'ailleurs, tendons la joue droite pour ce passé peu glorieux ! Examinons la réalité en face et plus particulièrement les journées du 19 et 20 Juin 2007, à savoir la composition d'un nouveau gouvernement et l'installation de l'Assemblée nationale. La récente recomposition du gouvernement donne un sentiment que les compétences tant recherchées par le chef de l'Etat ne peuvent émaner d'une minorité qui, bien que silencieuse demeure appréciée pour son intégrité et son dévouement dans le respect du bien public."

"En effet, le nouvel attelage gouvernemental ne compte qu'un seul chrétien sur un gouvernement de 37 ministres ! L'Assemblée nationale affiche un ratio 1/30, car elle comptabilise 2 députés chrétiens issus de l'opposition et 3 chrétiens issus du Parti démocratique Sénégalais soit un total de 5 députés chrétiens pour un nombre total de... 150 députés."

"
Prenons le Conseil de la République, un seul Catholique y est dénombré, et même s'il y a plus d'un, ce qui serait possible, ce nombre ne peut être égal au dixième des membres de l'honorable institution. Existerait-il aussi dans cette Institution un ratio de 1/30, présomption simple de l'existence d'une 'quotatisation' dans les instances républicaines !

"N'anticipons nullement sur la représentativité des Catholiques dans le Sénat, mais nous demandons, dès à présent, combien seront-ils dans le quota présidentiel ? Maître seul sait, car il semble rechercher 'catho' compétent désespérément !!! Combien seront-ils sur les listes avec des chances d'être élus pour siéger dans cette Chambre ? La liste présidentielle de 65 prochains sénateurs, sauf erreur ne comporte aucun chrétien; n'est-ce pas révélateur des tendances futures ?"

..."
C'est un principe cardinal et une tradition républicaine vécus sous Senghor, maintenus sous Diouf de noter que les instances d'administration et de gestion de l'Etat sont le reflet d'une certaine réalité sociologique. Il n'est pas douteux, et même sous l'Alternance, qu'il ait pu être pris en compte le mécontentement d'un quartier, d'un village, voire d'une confession religieuse pour nommer ou ne pas oser révoquer un ministre jugé collectivement incompétent ou un directeur de société malgré l'existence ou non de malversations supposées qui lui seraient imputables." (source : Allafrica)

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