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du 8 au 14 juillet 2007 (semaine 28)
 

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2007-07-14 - RD Congo
L'ÉGLISE INTERPELLE L'ÉTAT

A l'issue de leur assemblée, le 9 juillet, les évêques ont exprimé leurs inquiétudes face à "l'insécurité récurrente dans l'ensemble du pays", à la multiplication des "assassinats ciblés", ainsi qu' à "l'exploitation anarchique des ressources naturelles".

Les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s'inquiètent en effet de "la ruée au Congo d'investisseurs munis de contrats miniers et forestiers discutables".

L'Église catholique de République démocratique du Congo (RDC) déplore la "persistance" de l'insécurité, notamment dans l'est, et appelé à une gestion "transparente" des ressources naturelles en vue d'amorcer la reconstruction du pays.
"La conjoncture actuelle est marquée par l'insécurité toujours persistante et l'exploitation non encore bien ordonnée et contrôlée de nos ressources naturelles".

Tout en saluant la tenue réussie d'élections en 2006 et la mise en place de nouvelles institutions, ils déplorent "la lenteur dans les changements et réformes tant attendus".

Ils réaffirment "l'urgence" de la mise en place d'une "vraie armée républicaine", "capable de répondre à sa mission de défendre et de sauvegarder l'intégrité du territoire national", alors qu'elle est aujourd'hui désignée par les Nations unies comme la principale responsable de violations des droits de l'Homme dans le pays.

Ils appellent à la tenue "d'États généraux de l'armée" et à la construction de casernes pour offrir un "logement décent" aux soldats et éviter leur circulation incontrôlée dans les villes.

Ils ont aussi dénoncé les récents assassinats de journalistes, exigeant que des enquêtes "sérieuses" soient menées pour "identifier les vrais commanditaires" des crimes commis.

Les évêques s'engagent par ailleurs à "suivre avec une attention particulière le processus de révision des contrats miniers et forestiers" engagé ces derniers mois par le gouvernement. Pour s'assurer que ces examens se feront "dans la plus grande transparence au profit du peuple congolais", la Cenco a annoncé la création d'une "commission épiscopale ad hoc".

"La plupart des contrats miniers et forestiers ne sont pas justes", a déclaré le président de la Cenco, Mgr Laurent Monsengwo, invitant les dirigeants congolais "au courage politique" et "à ne pas avoir peur" de s'attaquer aux "dossiers dits sensibles" des "contrats léonins" et des "détournements des biens publics". (source : Agence Misna)

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