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du 8 au 14 juillet 2007 (semaine 28)
 

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2007-07-14 - CELAM
ACCEPTER QU'EXISTE LE PLURALISME

"L'acceptation du pluralisme et l'acceptation d'opinions différentes, ce qui suppose non pas l'élimination mais la complémentarité de l'autre, est l'un des défis de l'Eglise aujourd'hui", déclare Mgr Parras, clôturant la réunion ordinaire du CELAM.

"Nous vivons dans un monde pluriel, il ne s'agit pas de voir comment affronter cette nouvelle situation, mais comment nous pouvons l'assumer", a ajouté, lors de la conférence de presse, Mgr Baltazar Parras qui est vénézuélien et qui venait d'être élu élu premier président du CELAM.

Interrogé sur le "virage à gauche" d'une série de pays latino-américains --Venezuela, Brésil, Uruguay, Bolivie, Chili, Nicaragua ou Equateur--, un autre évêque, Mgr Stanovnik, qui est argentin, a répondu: "L'Eglise ne soutient pas de virage dans un sens ou dans l'autre. Pourquoi ? Parce qu'en son sein, dans nos communautés, il y a les deux, on ne s'identifie pas avec l'un ou l'autre".

Mais si ces "virages" favorisent "le bien de l'être humain, de la communauté, des valeurs (...), alors bienvenue aux virages", prévenant toutefois que "l'Eglise tirera la sonnette d'alarme" dès lors qu'un virage politique, "qu'il soit de droite, de gauche, néo-libéral ou de toute autre dimension politique", affectera à ses yeux "la dimension transcendantale de l'être humain".

"L'acceptation du pluralisme" politique a fixé les tâches de la "Mission continentale" de l'Eglise pour les 71 délégués du CELAM, parmi lesquels quatre cardinaux et près de 60 évêques.

Le choix de Cuba, pour la première fois depuis la fondation du CELAM en 1955, était destiné à "donner un coup de main" à l'Eglise cubaine, avaient prévenu les évêques à l'ouverture de l'Assemblée générale. Le mercredi 11 juillet, ils ont reçu la visite "cordiale" des vice-présidents cubains Carlos Lage et Esteban Lazo, ainsi que du ministre de la Santé José Ramon Balaguer --tous trois membres du Bureau politique du Parti communiste cubain (PCC, parti unique)-- accompagnés du chef de la diplomatie cubaine, Felipe Perez Roque, et des membres du Bureau des Affaires religieuses du PCC.

Les évêques ont demandé pour l'Eglise cubaine plus d'ouverture, un meilleur accès à l'enseignement, aux médias et aux prisons, profitant du "meilleur climat" avec l'Etat communiste depuis la visite du pape Jean Paul II en 1998, tandis que Fidel Castro est éloigné depuis près d'un an du pouvoir en raison de sa maladie.

"Je crois que ce dialogue peut s'approfondir, mais il y a une ouverture du gouvernement pour ce dialogue avec les autorités de l'Eglise. Je crois que le climat est bon, meilleur", a estimé Mgr Raymundo Damasceno, évêque brésilien d'Aparecida. "Les portes sont restées ouvertes", a déclaré de son côté Mgr Emilio Aranguren, l'évêque d'Holguin (sud-est de Cuba), qui a souligné la demande de l'Eglise d'un meilleur accès aux quelques 28.000 étudiants étrangers à Cuba, la plupart sud-américains "et catholiques d'origine", mais aussi d'Afrique et de Timor-est.

Le CELAM a demandé à l'Eglise cubaine de prendre en compte dans son "dialogue" avec les autorités les demandes de la dissidence, qui concernent principalement la libération des prisonniers politiques. L'Eglise cubaine s'est toujours montrée d'une grande discrétion sur le sujet.

Aucun appel particulier en faveur d'une libération des centaines d'otages aux mains des deux guérillas marxistes colombiennes n'a été discuté, a indiqué Mgr Damasceno.

Le CELAM se réunit tous les deux ans. La prochaine assemblée générale se tiendra à Managua. (information : ACI)

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