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du 8 au 14 juillet 2007 (semaine 28)
 

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2007-07-14 - Irak
AINSI VIT LA COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE

"Pour le bien de notre pays, pour que la vie revienne en Irak et que ses fils vivent en sécurité, dans la paix et la stabilité, amen": ce sont les mots d'espoir prononcés par 59 garçons et filles, lors de leur première communion dans une église de Bagdad.

Ils
se sont rassemblés à l'Eglise de Notre-Dame du Salut pour une cérémonie devenue rare dans une ville où la communauté chrétienne se fait de plus en plus discrète.

Sous les regards de leurs parents, les adolescents appartenant à l'une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde prient pour la fin de la guerre civile qui menace de les faire fuir leur terre ancestrale.

"Je prie Dieu pour la sécurité de ma maman, mon papa et toute ma famille. J'ai demandé à Jésus Christ la sécurité pour tous", dit Rita Sabah, 11 ans. Matti, lui, pense tout particulièrement à son père: "j'ai prié pour que Jésus fasse revenir" celui-ci, enlevé voici neuf mois par l'un des nombreux gangs qui sévissent à Bagdad. La famille est depuis sans nouvelle.

"O chrétiens, ne vous faites pas de soucis à propos des menaces de ceux qui font du mal", tente de rassurer l'archevêque Athanase Matti Matoka, de l'Église syrienne catholique, affiliée à Rome au XVIIe siècle et présente en Irak.

Avant l'invasion américaine de mars 2003, la communauté chrétienne d'Irak totalisait quelque 800.000 membres, soit 3% environ d'une population en très grande majorité musulmane, vivant pour la plupart dans des zones urbanisées comme à Bagdad.

Depuis, de nombreux représentants de cette communauté relativement aisée ont été enlevés par des gangs qui exigent des rançons pour les libérer. Nombre de chrétiens irakiens ont fui le pays ou ont émigré au Kurdistan irakien, épargné par les violences.

Des groupes extrémistes tels Al-Qaïda, qui chapeaute l'alliance sunnite appelée "Etat islamique en Irak", s'en prennent aux chrétiens qu'ils accusant d'être aux côtés des "croisés" des forces américaines. Des imams de Bagdad et Mossoul, une ville du nord, auraient même ordonné la mort des chrétiens qui refusent de se convertir à l'islam ou de fuir le pays.

En dépit du danger endémique, la communauté chrétienne de Bagdad tente de préserver les rituels qui resserrent leurs liens. "Depuis plus d'un mois, des chrétiens se réunissent ici pour se préparer à recevoir la communion malgré ces circonstances", explique l'archevêque Mgr Makota. à l'AFP.

Contrairement à l'Église syrienne catholique, plusieurs autres Églises catholiques irakiennes ont annulé la cérémonie annuelle de la première commnunion en raison du danger, dit-il. "Le christianisme est né dans ces pays, alors comment pourrions-nous les quitter?"

C'est ainsi que le samedi 7 juillet, le P. Ephraïm Gallyana a été ordonné prêtre par Mgr
Faraj P. Rahho, évêque de Mossoul, à Karamles, la ville où le 4 juin dernier ont été célébrées les funérailles du P. Ragheed Aziz Ganni et des trois sous-diacres assassinés à Mossoul.

Selon le site internet Baghdadhope, le P. Gallyana a déposé sur la tombe du P. Ragheed, dans l'église de Mar Addai, une croix de roses, avec l'iscrption : "De la part de ton frère, le P. Ephram Gallyana", en un geste d'affection et de respect, confirmé par cete parole du nouveeau prêtre : "Je continuerai le travail du P. Ragheed".

Un témoignage de foi de la part de ces jeunes, de la part de ce prêtre. Ils sont prêts à affronter les temps difficiles de la violence en Irak. (source : SIR)

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