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du 15 au 21 juillet 2007 (semaine 29)
 

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2007-07-21 -
LA CONFÉRENCE MONDIALE DE LA JEUNESSE ORTHODOXE


Du 11 au 15 juillet s'est déroulée à Istanbul la 2e conférence mondiale de la jeunesse orthodoxe, organisée par le Patriarcat oecuménique sur le thème " Membres de l'Église, citoyens du monde ". Elle a réuni des jeunes de tous les continents.

La première rencontre de ce genre avait eu lieu en juin 2000, afin de célébrer les deux mille ans de la Nativité du Christ. Cette nouvelle rencontre a réuni plus de cinq cents participants, dont des représentants des diocèses du Patriarcat oecuménique en Grèce, en Turquie, en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, ainsi que des représentants de l'ensemble des Églises orthodoxes territoriales.

Etaient aussi représentés une dizaine de monastères, une vingtaine d'écoles de théologie, plusieurs Églises préchalcédoniennes, les principales confessions chrétiennes, des organisations internationales (KEK, COE, Syndesmos).

Les sessions plénières se sont déroulées en la présence quasi quotidienne du patriarche oecuménique Bartholomée Ier. Dans son discours d'ouverture de la conférence,celui-ci a tout d'abord rappelé le sens de l'Eglise en tant que mystère et corps du Christ, avant de déclarer à l'intention des représentants de la jeunesse : "Vous aussi, jeunes amis et amies, vous êtes membres du corps du Christ et vous avez chacun, homme ou femme, sans distinction, votre place et votre rôle personnel dans ce corps divino-humain, selon le charisme et le talent dont Dieu vous a gratifiés ou qu'il vous confiera à l'avenir ".

Outre
plusieurs séances plénières figuraient des tables rondes figuraient au programme de la conférence sur des thèmes tels que " Le témoignage orthodoxe dans le monde contemporain ", " Vie chrétienne et sexualité ", " La communication dans l'Eglise et les nouvelles technologies ".

Le P. Job (Getcha), doyen de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris, est intervenu pour une réflexion qui a tratié particulièrement le sens de la tradition et du traditionnalisme.

" N’oublions jamais que notre foi et notre théologie sont basées sur la rencontre personnelle de Dieu et l’homme, ou plutôt, de la révélation d’un Dieu personnel à une personne humaine. En ce sens, la foi chrétienne n’est pas une religion du livre, car ce qui est premier, ce n’est pas un texte fondateur, mais cette rencontre personnelle de Dieu et l’homme dans la révélation."

 "C’est pourquoi la théologie, cette science de Dieu, ne saurait être simplement une connaissance intellectuelle, abstraite, théorique et ésotérique, mais est avant tout une expérience personnelle vécue : l’expérience de Dieu. Celle-ci ne peut être vécue que lorsque l’homme entre en contact avec Dieu à travers la prière et à travers la liturgie de l’Eglise."

... "Contrairement à ce qu’a vécu le christianisme en Occident durant le Moyen-Âge, il ne saurait exister d’opposition entre la foi et la science. La foi n’est pas une hypothèse, une croyance, mais une certitude, cette certitude de l’invisible dont nous parle l’épître aux Hébreux au sujet de Moïse : « Par la foi, il quitta l’Égypte sans craindre la fureur du roi : comme s’il voyait l’Invisible, il tint ferme » (Hb 11,27). La foi est nécessairement une certitude du moment où elle s’enracine dans une expérience personnelle de Dieu comme nous venons de le voir."

... La véritable tradition, comme l’a défini saint Vincent de Lérins, c’est la foi qui a été observée « par tous, partout et en tout temps ». Mais cela n’exclut pas que cette tradition ait pu prendre des formes différentes selon les temps, les lieux, et les peuples. Nous pouvons prendre comme exemple le chant ou l’architecture traditionnelle orthodoxe qui selon les peuples, les lieux et les temps prend un caractère particulier tout en s’inscrivant dans la Tradition de l’Eglise."

Dans son allocution d'ouverture, le Patriarche a rappelé la décision du tribunal turc qui lui avait interdit, le 26 juin, de porter le titre "oecuménique", en tant que chef de la communauté grecque orthodoxe d'Istanbul, et donc ne pouvait revendiquer un statut universel. "Le patriarcat est œcuménique depuis le 6e siècle, a dit Bartholomée Ier. C'est un titre historique connu du monde entier".


La préfecture d’Istanbul a également interdit le concert de clôture, prétextant les protestations d'organisations nationalistes. Ce concert devait avoir lieu dans le théâtre en plein air à l'intérieur du château de Roumeli et avait obtenu toutes les autorisations préalables.

En marge de leurs travaux, le 14 juillet, les participants à la conférence ont pu se rendre sur l'île d'Heybeliada, au large de la mer de Marmara, où ils ont visité le monastère de la Sainte-Trinité et les locaux de l'Institut de théologie de Halki, fermé depuis plus de trente-cinq ans par les autorités turques. 

La célébration de la liturgie eucharistique, présidée par le patriarche en la cathédrale patriarcale Saint-Georges, au Phanar, a marqué la cloture de la conférence. (source : SOP)

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