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du 6 au 10 août 2007 (semaine 32)
 

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2007-08-10 -
LE MONDE POLITIQUE ET LE CARDINAL LUSTIGER


Le président Sarkozy, en vacances aux Etats-Unis, a fait l'aller-retour pour assister à ses obsèques. Dès l'annonce du décès, il avait salué en lui "une grande figure de la vie spirituelle, morale, intellectuelle et naturellement religieuse de notre pays".

Samedi, le chef de l'Etat français doit rencontrer le président américain George W. Bush dans sa résidence familiale de Kennebunkport, distante de quelques dizaines de kilomètres de Wolfeboro, où il passe ses vacances.

"Sa personnalité était à l'image des épreuves que la vie lui avait fait traverser et qui furent d'abord celles de l'Europe au cours du 20e siècle. Elles avaient forgé un homme de caractère, mais aussi d'engagement et de liberté d'esprit", a souligné Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

Evoquant l'engagement de celui qui était cardinal, académicien et archevêque émérite de Paris, le président français a rappelé que "Jean-Marie Lustiger ne se donna jamais à moitié. Archevêque de Paris, il renouvela profondément la vie du diocèse, dynamisa les paroisses, transforma la formation des prêtres et des laïcs. Cardinal, il fut le relais inlassable de l'esprit de la génération de Jean-Paul II, en particulier à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse à Paris en 1997, dont il fut l'artisan principal".

"Le parcours spirituel du cardinal Lustiger restera à la fois un exemple et un grand mystère. Ayant vécu dans sa chair la continuité entre le judaïsme et le christianisme mais aussi l'originalité du message chrétien qui conduit certains à faire le don absolu et exigeant de leur personne, Jean-Marie Lustiger était l'image même de l'homme de foi et de vie intérieure ", a ajouté le chef d'Etat français.

"Je m'associe à la peine des catholiques de France, des religieux et des religieuses, des prêtres et des évêques, qui savent gré au cardinal Lustiger d'avoir toujours cherché à conforter les valeurs morales, la force spirituelle et l'exigence intellectuelle du catholicisme français", a conclu Nicolas Sarkozy.

De nombreux ministres étaient présents aux obsèques, notamment le Premier ministre, François Fillon, et plusieurs ministres : Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Jean-Louis Borloo (Ecologie), Brice Hortefeux (Immigration).

Parmi les personnalités étrangères, on reconnaissait notamment l'ancien président polonais, Lech Walesa.

Les réactions politiques se sont également multipliées après l'annonce du décès du cardinal Lustiger.

L'ancien président Jacques Chirac et son épouse Bernadette ont exprimé lundi 6 août leur "très grande tristesse" après la mort du cardinal Lustiger, saluant la mémoire d'un homme dont le "rayonnement personnel", l'"autorité spirituelle et morale incontestée ont très vite dépassé le cadre de l'évêché de Paris".

"Jean-Marie Lustiger avait en fait une vision universelle de la foi et du rôle de l'Eglise catholique", écrit Jacques Chirac dans un message de condoléances adressé à l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois.

"Je garderai de lui le souvenir indélébile d'un homme de foi, d'un homme de responsabilité, d'un homme attentif à tous les grands enjeux de notre temps, comme à toutes les joies ou à toutes les détresses individuelles", a ajouté Jacques Chirac.

L
e président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a salué en Mgr Lustiger "un homme d'ouverture, de culture, de dialogue et de tolérance". "Sa voix portait bien au-delà des catholiques, car il a su être respectueux des croyances de chacun. C'était un homme de foi qui restera dans notre mémoire à tous".

Le président du Front National, Jean-Marie Le Pen, s'est montré plus "nuancé", souhaitant pour sa part que le décès du cardinal Jean-Marie Lustiger permette de "tourner la page" sur les "calomnies" qui furent selon lui véhiculées au sujet du FN par l'épiscopat sous son autorité.

Dans une déclaration écrite, le socialiste Jean Glavany "salue la mémoire d'un homme de paix, de dialogue et d'échange entre les cultures, d'un sage".

Pour le député socialiste, Jacques Lang, "Même si parfois nos convictions respectives nous ont conduit à exprimer des vues divergentes sur la liberté cinématographique à propos du projet de film de Scorsese "La dernière tentation du Christ" ou sur la panthéonisation de l'abbé Grégoire, j'ai toujours rencontré en lui une immense ouverture d'esprit, un sens aigu de l'humain, une passion de l'universalisme, un extrême raffinement intellectuel".

Dans un communiqué, le Parti communiste décrit le cardinal comme un homme "connu pour son intelligence et sa grande capacité à épouser les tendances du siècle en matière de communication, homme de forte conviction, il était un cardinal écouté et craint. Le catholicisme français perd une grande figure respectée".

"Très lié à Jean Paul II, (...), il en épouse aussi les méandreuses contradictions. Empreint de la tradition de générosité chrétienne, il dénonce le recours à la guerre et les injustices sociales, mais (...) il ne sera pas l'homme d'une évolution positive sur les questions liées à la sexualité et au sacerdoce des prêtres. Il fit aussi de son combat pour l'école privée une grande bataille idéologique." (source : diocese de paris)

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