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du 14 au 16 septembre 2007 (semaine 37)
 

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2007-09-16 -
UN RETOUR QUI NE FAIT PAS RECETTE.


L'entrée en vigueur du motu proprio (décret papal) libéralisant la messe en latin, selon le rituel du concile de Trente ne semble pas avoir provoqué un "raz de marée" ni auprès des évêques ni auprès de fidèles que ce soit en France ou en Italie.

Comme on dit : "Les demandeurs ne se bousculaient pas au portillon d'entrée."

Mgr Robert Le Gall, président de la Commission épiscopale pour la liturgie, également archevêque de Toulouse, constate qu'il n'y a "pas eu jusqu'ici tellement de demandes" mais il pense que, peut-être "avec la rentrée, il y en aura quand même un certain nombre".
"Ce que nous commençons à nous dire entre évêques, c'est qu'il faudra trouver des prêtres pour s'acquitter de cette tâche (ndlr: célébrer la messe en latin) et il n'est pas évident qu'il y en ait assez", ajoute-t-il.

Comme la plupart de évêques, il
ne souhaite pas pour autant faire appel à des instituts religieux traditionalistes, parce qu'"il faut que l'évêque puisse rester modérateur dans son diocèse". "Il est important pour un évêque d'avoir un regard sur la manière dont les communautés célèbrent la liturgie dans son diocèse. Il ne faut pas qu'il y ait deux Églises parallèles", affirme-t-il, l'une célébrant la messe de Vatican II et l'autre la messe tridentine en latin.

"Ceux qui demanderont des célébrations dans la forme extraordinaire du rite romain (la messe d'avant Vatican II) devront reconnaître et la validité et la sainteté de sa forme ordinaire (le missel de Paul VI)", comme le prévoit le motu proprio, précise-t-il encore. Ce qui semble être contraire à ce que souhaitent les traditionnalistes qui remettent en cause, surtout, le concile Vatican II.

Selon l’enquête réalisée par La Croix, les demandes de célébrations selon cette « forme extraordinaire » du rite romain sont, pour l’instant, peu nombreuses.
Au total, à ce jour, on ne connaît que 10 lieux de culte nouveaux qui accueilleront des liturgies selon l’ancien missel en France, principalement dans des diocèses où aucune n’était célébrée auparavant. Les 124 lieux de culte où était déjà appliqué le motu proprio Ecclesia Dei afflicta, signé en 1988 par Jean-Paul II, semblent suffisants. Même si certains évêques, comme à Annecy (Haute-Savoie), prévoient de transférer les fidèles vers des églises plus grandes. à Paris, ce sera de Notre-Dame-du-Lys à Saint-Germain-l’Auxerrois.

Optimiste le créateur de l'Institut traditionnaliste du Bon Pasteur pense que
« les demandes vont apparaître après le 14 septembre ». Du côté des évêques de France, où le sujet a été abordé mardi lors d’une réunion du Conseil permanent de la Conférence épiscopale à laquelle participaient les archevêques métropolitains, on note une réelle volonté d’apaisement. Le motu proprio sera pleinement appliqué. Tout le motu proprio, mais rien que le motu proprio ! Pas question, par exemple, de faire le lit de groupes qui mettraient en cause la validité de la réforme liturgique issue de Vatican II.

Les demandes "de groupes stables" comme l'exige le Motu proprio semblent aléatoires. D
ans le diocèse de Séez (Orne) où 12 courriers sont arrivés. Ces personnes ne constituant pas un « groupe stable » comme le stipule le motu proprio, elles ne devraient pas être acceptées. D’autant qu’une messe dans l’ancien missel est célébrée le dimanche à Sées. Dans un autre diocèse, il n'y eût que la demande d’une seule famille : j’ai donc écrit à Rome pour savoir s’il s’agit d’un groupe stable », confie l' évêque.

En Italie,
Mgr Rino Fisichella, évêque auxiliaire de Rome, a assuré dans le quotidien conservateur Il Tempo que la réhabilitation de l’ancien missel « ne ferait pas retourner l’Église en arrière ».

Plus que leurs homologues français, des évêques italiens ont déjà fait connaître leurs réserves. Il est vrai que, dans la péninsule, les communautés intégristes sont beaucoup moins nombreuses que de l’autre côté des Alpes, et que l’enjeu n’est pas le même. À Pise, Alba ou Côme, les évêques ne cachent pas leur réticence, demandant à leurs prêtres de leur faire remonter directement les demandes de liturgies selon le Missel tridentin.

L’opposition la plus spectaculaire est venue de Milan, diocèse parmi les plus importants du monde et qui pèse donc lourd dans l’Église italienne, et dans l’Église tout court. Déjà, son ancien archevêque, le cardinal Carlo Maria Martini, avait en juillet déclaré qu’il ne célébrerait pas dans l’ancien rite, faisant l’éloge d’une liturgie en langue vernaculaire. Opinion que semble partager son successeur, le cardinal Dionigi Tettamanzi : un communiqué du diocèse a fait savoir que le motu proprio ne s’appliquerait pas aux paroisses de rite ambrosien, car il ne concerne pas ce rite spécifique à Milan, utilisé dans la grande majorité des paroisses du diocèse.

Une interprétation « à la lettre » du motu proprio, qui en effet ne parle que du rite latin ; mais non de l’esprit de Summorum pontificum : en effet, mis à part quelques éléments particuliers (signe de paix, envoi en fin de messe), le rite ambrosien a lui aussi été profondément réformé après 1962, et selon les mêmes principes que le rite romain. (information : CEF, Apic et KNA)

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