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du 16 au 19 septembre 2007 (semaine 38)
 

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2007-09-19 - France
SIGNE D'UNITÉ DES PASTEURS LUTHÉRIENS ET RÉFORMÉS

Le dimanche 16 septembre, pour la première fois, les deux principales branches du protestantisme en Alsace ont ordonné leurs pasteurs conjointement devant 600 personnes réunies dans l’église protestante de Plobsheim, près de Strasbourg.  

Six ordinands côte à côte ont reçu tour à tour l’imposition des mains. Ils deviennent pasteurs. Apparemment, dans leur robe noire, rien ne les distingue. Et pourtant, pendant des siècles, la différence l’a emporté: les uns sont luthériens, les autres réformés. Dimanche, pour la première fois en France, une telle «ordination» (selon le terme employé chez les luthériens) ou « reconnaissance» (selon le terme employé chez les réformés) a eu lieu en commun.

« Cela arrive enfin, c’est très bien ! Nous fréquentons déjà pour la plu part ces Églises indifféremment ! » s’exclame Ruth, luthérienne, sur le parvis.

Auparavant, l’Église inspirée de Calvin et celle issue de Luther, bien que très proches, continuaient à célébrer cet envoi séparément. Ce ne sera désormais plus le cas, en Alsace-Moselle en tout cas.

Une étape de taille avait été, en 2006, la création d’une entité de gestion commune, l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Epal), regroupant l’Epcaal (Église protestante de la confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine, luthériens, majoritaire en Alsace, à l’inverse du reste de la France) et l’Epral, réformée, minoritaire en Alsace.

Cette Union avait notamment réunifié le corps pastoral des deux Églises : leurs pasteurs font désormais les mêmes six années d’études et deux années de stage, et ils ont les mêmes diplômes. Ils peuvent être indifféremment af­fectés à des paroisses luthériennes ou réformées, tout en respectant les spécificités confessionnelles des paroisses, ce qui correspond à une habitude déjà prise par les paroissiens de fréquenter l’une ou l’autre paroisse sans distinction.

« Les luthériens mettent davantage l’accent sur l’entrée dans un Ordre de l’Église, et les réformés sur la recon naissance d’un ministère par la communauté, note Freddy Sarg. Les luthériens parlent d’eucharistie, et les réformés plutôt de Sainte Cène.

Mais s'il y a quelques divergences, les liturgies étaient déjà très communes. Les différences étaient plutôt jusque maintenant d’ordre psychologique, les réformés, minoritaires, ayant peur de perdre leur identité.

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Nos Églises protestantes, que l’on dit morcelées, avancent sur un chemin d’unité " exprimaient les témoins de cette ordination. (information : EPAL)  

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