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du 20 au 23 septembre 2007 (semaine 38)
 

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2007-09-23 - Pérou
UN PROJET MINIER DANGEREUX


La Conférence épiscopale péruvienne a demandé à ce que l'exploitation des ressources naturelles du pays tienne compte des
exigences et des conditions de la population. Le gouvernement réagit.

La prise de position des évêques succède au référendum populaire qui s'est tenu dimanche dernier dans les districts d'Ayabaca, Pariapampa et de Carmen de la Frontera, contre la mine de cuivre "Majaz" dans la région de Piura, à un millier de kilomètres au nord de la capitale Lima.

"Notre pays a été largement béni par Dieu qui l'a doté de plusieurs sources de vie et de richesse naturelle – lit-on dans un document de la Conférence épiscopale intitulé "Pour un visage humain de la mine" mais nous constatons qu'il a, malgré ces ressources, un fort pourcentage d'habitants qui vivent dans des conditions de pauvreté".


Les évêques, tout en insistant sur le fait de ne pas être contraires à l'exploitation des ressources naturelles, demandent l'instauration d'une culture de la paix, par l'intermédiaire d'un dialogue juste, paritaire, constructif et tolérant dans la défense de la dignité humaine.


Ces derniers jours, les autorités du gouvernement Garcia avaient minimisé le résultat du référendum populaire qui, selon des sources journalistiques locales, avait enregistré un taux de participation de 50%. Cependant, les mêmes sources avaient confirmé que plus de 90% des voix s'étaient prononcées contre le projet de la mine "Majaz" que le gouvernement aurait octroyé à une compagnie chinoise.


La mobilisation spontanée des agriculteurs, préoccupés par les conséquences de l'exploitation du gisement de cuivre, a été soutenue par les associations de défense de l'environnement, par des organisations de défense des droits de l'homme et par l'Église : selon les agriculteurs, l'exploitation de cette mine serait nocive pour l'agriculture et l'élevage dans la zone.


Ces protestations ont convaincu le gouvernement de convoquer les autorités du Piura afin de discuter de cette question : la rencontre entre la présidence du Conseil et le président régional et maire de Piura se tiendra le 27 septembre prochain. En 2003, dans la même région, les agriculteurs s'étaient opposés à la création de mines de charbon, parvenant à faire renoncer le gouvernement à la mise en place d'un projet minier proposé par une compagnie canadienne. Des dizaines de milliers de paysans péruviens du nord du pays, à près de 1000 kilomètres de la capitale Lima, avaient été appelés à se prononcer, par voie référendaire, sur l'exploitation de la mine de cuivre dans la région de Piura.

Des observateurs avaient noté une forte mobilisation de la population locale, appuyée par des organisations écologistes et de
défenseurs des droits de l'homme contre l'exploitation de la mine, à leurs yeux, nocive pour l'agriculture et l'élevage dans la zone. Le gouvernement péruvien avait annoncé son opposition au référendum et avait déclaré qu'il n'en reconnaîtrait pas le résultat.

Aujourd'hui, selon des sources locales, les autorités cherchent à minimiser les résultats du référendum en évoquant un "faible taux de participation" alors que les organisateurs et des observateurs mettent en exergue une forte mobilisation et participation des paysans déterminés. L'exploitation de la mine de cuivre devrait être confiée à une entreprise chinoise qui serait prête à y investir près d'un milliard et demi de dollars.

Outre la bataille des chiffres, les autorités péruviennes, à commencer par le président Alan Garcías, ne voient pas d'un "bon œil le soutien de certains religieux de la région et des évêques aux paysans quant à leur refus de l'exploitation de la mine en question". (source : Agence Misna)

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