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du 20 au 23 septembre 2007 (semaine 38)
 

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2007-09-23 - A l'Angelus
LA SOLIDARITÉ ET LA LOGIQUE DU PROFIT

Dans son homélie à Velletri, comme dans son introduction à l'Angelus à Castelgandolfo, le Pape a commenté l'évangile du jour sur le thème de la solidarité et dénoncé la logique prédominante du profit.

Si l’argent n’est pas mauvais en soi, le capitalisme n’est pas le seul modèle économique valide, a commenté dimanche Benoît XVI lors de la prière de l’Angélus, à Castel Gandolfo.

Le Pape a ainsi poursuivi sa réflexion sur le thème de la solidarité, qu’il avait initiée lors de la messe célébrée le matin même à Velletri.

"Ce matin, a-t-il dit à l'Angelus, j'ai rendu visite au diocèse de Velletri, dont j'ai été cardinal titulaire pendant différentes années : une rencontre familiale, qui m'a permis de revivre des moments du passé riches d'expériences spirituelles et pastorales. Au cours de la célébration eucharistique solennelle, en commentant les textes liturgiques, j'ai pu m'arrêter pour réfléchir sur le juste usage des biens terrestres, un thème qu'en ces dimanches, l'évangéliste Luc a reproposé à notre attention de différentes façons."

"En racontant la parabole d'un intendant malhonnête, mais très astucieux, le Christ enseigne à ses disciples quelle est la meilleure façon d'utiliser l'argent et les richesses matérielles, c'est-à-dire les partager avec les pauvres en se procurant ainsi leur amitié, en vue du Royaume des Cieux."

"Faites-vous des amis avec l'Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles » (Luc 16, 9). L'argent n'est pas « malhonnête » en soi, mais plus qu'aucune autre chose, il peut enfermer l'homme dans un égoïsme aveugle. Il s'agit donc d'opérer une sorte de « conversion » des biens économiques : au lieu de les utiliser seulement pour l'intérêt personnel, il convient de penser aux besoins des pauvres, en imitant le Christ lui-même, lui qui, écrit saint Paul, « pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin de vous enrichir par sa pauvreté » (2 Co 8, 9)."

"Cela semble un paradoxe : le Christ ne nous a pas enchichis par sa richesse, mais par sa pauvreté, c'est-à-dire par son amour qui l'a poussé à se donner à nous totalement. Ici pourrait s'ouvrir un champ de réflexion vaste et complexe, sur le thème de la richesse et de la pauvreté, à l'échelle mondiale également, où deux logiques économiques s'affrontent : la logique du profit et celle de la distribution équitable des biens, qui ne sont pas en contradiction l'une avec l'autre, à condition que leur rapport soit bien ordonné."


"La doctrine sociale catholique a toujours soutenu que la distribution égale des biens est une priorité“, a-t-il poursuivi. “Le profit est naturellement légitime et, dans une juste mesure, nécessaire au développement économique“.

Cependant, “le capitalisme ne doit pas être considéré comme l’unique modèle valide d’organisation économique. L’urgence de la faim et celle de l’écologie dénoncent, avec une évidence croissante, que la logique du profit, si dominante, accroît les disproportions entre riches et pauvres et est une exploitation désastreuse de la terre“.

Pour le pape doit “prévaloir la logique du partage et de la solidarité“ par laquelle “il est possible de corriger la route et de
l’orienter vers un développement équitable et durable“.

Benoît XVI a alors souhaité que “les chrétiens utilisent avec une sagesse évangélique, c’est à dire avec solidarité, les biens terrestres et inspirent aux gouvernants et aux économistes des stratégies clairvoyantes. (source : VIS)

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