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du 27 au 30 septembre 2007 (semaine 39)
 

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2007-09-30 - Birmanie
L'ÉGLISE DEVANT LES VIOLENCES

Benoît XVI a fait part dimanche de sa "grande anxiété" face à la situation en Birmanie. Le secrétaire de la conférence épiscopale de Birmanie parle de l'engagement des paroisses et "Caritas internationalis" demande que cessent les violences.

Lors de l'Angelus du dimanche, le Pape a déclaré "Je suis avec grande anxiété les très graves évènements des derniers jours au Myanmar (Birmanie) et je désire exprimer ma proximité spirituelle à sa chère population au moment où elle traverse une épreuve douloureuse ".

"Je l'assure de ma solidarité et de ma prière fervente, j'invite toute l'Eglise à faire de même et j'espère vivement que sera trouvée une solution pacifique pour le bien du pays", a ajouté Benoît XVI.

Par le biais d'un communiqué officiel, la Conférence épiscopale du Myanmar explique l'engagement de l'Église catholique dans le pays. "L'Église au Myanmar prie pour la paix et pour le développement du pays. Il s'agit d'un engagement que toutes les paroisses ont pris depuis le 1er février de l'an dernier. ...Les prêtres et les religieux ne sont pas en cause dans les protestations actuelles et ne font partie d'aucun parti politique. Les catholiques, en tant que citoyens, sont libres d'agir selon leur conscience. Les prêtres et les religieux peuvent quant à eux proposer des lignes de conduite appropriées".

Sur Radio-Vaican, le P. Piero Gheddo, missionnaire de l'Institut pontifical des Missions étrangères, a déclaré, concernant la protestation au Myanmar : "Je la considère comme quelque chose de très positif si elle passe de la dictature à une véritable liberté du peuple ; par contre, comme quelque chose de négatif si la dictature recommence à réprimer, tuant de nombreuses personnes : la situation deviendra alors dangereuse car une guerre civile pourrait éclater une nouvelle fois, faisant d'innombrables morts… Cependant, pour le moment je trouve très positive cette prise de position des moines ! De plus, les gens les ont suivis… Le gouvernement est maintenant obligé de faire quelque chose."

Caritas internationalis a lancé un appel pour "demander la fin de la violence et de la répression de la part de l'armée contre les manifestants pacifiques guidés par les moines bouddhiques. Caritas demande que "le gouvernement respecte immédiatemet les droits humains." "Elle exhorte la communauté internationale à utiliser sa propre influence auprès du gouvernement du Myanmar pour trouver une solution non violente à la situation actuelle." Et Lesley-Anne Knight, secrétaire générale de Caritas internationalis ajoute :" Nous sommes solidaires de la population du Myanmar. Nous invitons le Conseil de sécurité des Nations-Unies à assumer ses propres responsabilités pour trouver une solution pacifique à la crise."

Sur place les catholiques birmans ont choisi la discrétion. Représentant 1,5 % de la population, ils n'ont pas la vie facile, d'autant qu'ils sont souvent persécutés.

"C’est une Église qui se veut discrète sur le plan politique comme sur le plan social", explique Régis Anouil, directeur d’« Églises d’Asie. L’Église catholique, ajoute-t-il, se trouve liée aux minorités ethniques, soumises elles-mêmes à un rapport de force avec le pouvoir central ; elle ne veut donc pas s’afficher comme étant partie prenante sur le plan politique. Quant à l’action sociale, elle se trouve comme paralysée depuis que le gouvernement lui a retiré en 1966 toutes les œuvres sociales, médicales et scolaires, qui furent nationalisées et que les missionnaires étrangers furent alors tous évacués.

Un rapport de Missio, organe allemand des Œuvres pontificales missionnaires, ne mâche pas ses mots. L’auteur, Anne Schreiber, y rappelle "qu'au Myanmar
l’annonce de l’Évangile n’est possible que de manière très limitée." "La censure s’applique à l’importation de toute littérature religieuse et le contrôle des déplacements, dans le pays et à l’extérieur, des responsables religieux. Les forces de sécurité s’en prennent constamment aux chrétiens. (information : Service de presse du Vatican et Eglises d'Asie-EDA)

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