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du 1 au 4 octobre 2007 (semaine 40)
 

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2007-10-04 - Alexis II
LES FAITS PAR DELÀ LES SILENCES

Dans un entretien paru dans l'Agence APIC, le P. Michel Evdokimov
, prêtre orthodoxe d'origine russe en charge des relations œcuméniques pour l'Assemblée des évêques orthodoxes de France, jette un regard critique sur ce voyage d'Alexis II.

"Bien que rattaché au patriarcat de Constantinople, le P. Michel Evdokimov a gardé des liens profonds avec les orthodoxes russes. Au nom même de cet attachement, il dénonce les travers d'une Eglise qu'il juge non seulement trop autoritaire et ritualiste jusqu'à la caricature, mais aussi trop peu distante avec le pouvoir politique. Un discours qui rompt avec le "Tout va bien" exprimé par le patriarche de Moscou dans son entretien au Figaro et dans La Vie.

..." Quant aux vocations, elles sont certes nombreuses, mais, à l'évidence, leur solidité et leur qualité ne sont pas souvent au
rendez-vous. À leur décharge, il faut bien dire que ces jeunes clercs n'ont pas reçu le riche héritage spirituel orthodoxe, interrompu pendant des décennies. Reste qu'on a ordonné des prêtres et tonsuré des moines beaucoup trop vite. On ne leur a pas laissé le temps de "labourer leur cœur" et de faire taire leur moi pour devenir d'authentiques serviteurs du Christ. Bref,
d'entrer dans la discipline spirituelle, une notion à laquelle la tradition orthodoxe accorde une grande importance."

"Ils se comportent tout de suite comme des maîtres de vie spirituelle sans en avoir la qualification. D'où des dérives dans l'exercice de leur apostolat. De fait, l'actuelle Eglise russe orthodoxe présente deux grandes faiblesses: son hyper ritualisme et
son autoritarisme.

A propos de l'intervention du patriarche russe lors de sa prise de parole à Strasbourg devant l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le P. Evdokimovfait remarquer le silence de l'Eglise orthodoxe russe, donc d'Alexis II, sur la situation des droits de l'homme, justement, en Tchétchénie.

"La reprise en main très autoritaire du pouvoir par Wladimir Poutine s'accompagne le plus souvent d'un silence bien gênant, et peu courageux, de l'Eglise orthodoxe alors même qu'elle devrait s'exprimer pour dire, au nom de l'Evangile, le droit et la justice," fait remarquer le P. Evdokimov. ". Un exemple? Aucun hiérarque n'a dénoncé l'attitude complaisante du pouvoir russe vis-à-vis de la junte militaire birmane. Pourquoi la Chine et la Russie s'opposent-elles à l'intervention de l'ONU dans ce pays? Parce que ces deux puissances veulent qu'on les laisse faire leurs basses besognes, l'une au Tibet, l'autre en Tchétchénie", rappelle le P. Evdokimov. (texte intégral : Agence Apic)

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