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du 5 au 8 octobre 2007 (semaine 40)
 

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2007-10-08 -
MÊME EN OCCIDENT ELLES PEUVENT ÊTRE RÉDUITE AU SILENCE

À l’occasion du 60ème anniversaire de sa fondation, Aide à l’Église en détresse a organisé à Paris un colloque sur la question "A-t-on encore le droit d’évangéliser ? Prosélytisme, dialogue interreligieux et autres défis", et ce même en Occident.

" Cette société est non seulement athée, mais hostile au Christ ! J’ai été dénoncée par des collègues parce que j’avais osé prononcer le nom de Dieu ! L’Église ne sait pas à quel point le laïcisme s’est durci depuis quelques années." Une salve d’applaudissements conclut la prise de parole de cette jeune femme, médecin psychiatre dans un grand hôpital de la région parisienne, qui préfère garder l’anonymat. "

Ce colloque tenu à Paris, devant près de 350 participants, a voulu éclairer cette situation : "Nous voulions une question qui se pose tout autant pour les Églises persécutées en Inde ou au Moyen-Orient, à qui l’on interdit d’évangéliser, que pour nos Églises en Occident, où un certain laïcisme voudrait reléguer la question religieuse à la sphère privée et où l’on nie le droit de prendre une position ferme, sur un sujet éthique par exemple" , poursuit le directeur d’AED-France, par ailleurs ancien responsable de la communication d’AED.

"Nos sociétés sont travaillées du dedans par l’Esprit Saint", estime l’évêque de Toulon, Mgr Dominique Rey. Pour lui, donc pas question de rester silencieux ou de dénaturer l’originalité du christianisme, car "soit les événements chrétiens n’ont pas eu lieu, et notre foi est vaine, soit ils ont eu lieu, et cela change tout pour tous les hommes !"

Des obstacles "ont toujours existé et existeront toujours", a rappelé le dramaturge Fabrice Hadjadj, stigmatisant une certaine "mollesse pastorale "et un "confort bourgeois" chez des catholiques qui ont reçu la vérité et ne la transmettent pas. S’il existe une hostilité croissante à l’affirmation publique de la foi, elle proviendrait, selon Gérard Leclerc, d’une peur du fanatisme. "Depuis le XVIème siècle, l’expression dans la cité de l’absolu de la vérité est perçue comme catastrophique" explique-t-il à propos de "l’indifférentisme, devenu la norme aujourd’hui".

De même, "sous prétexte de dialogue interreligieux, le Christ est souvent mis au même niveau que les fondateurs, réels ou parfois mythologiques, des autres religions", constate le cardinal indien Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui présidait ce colloque. Et une fois les divers systèmes religieux renvoyés dos à dos, la foi chrétienne, au même titre qu’une autre, doit abandonner toute ambition d’extension.

Le colloque a permis de s’interroger également sur la Bonne Nouvelle qu’il s’agit d’annoncer. " A-t-on besoin d’être sauvé ? Le salut de l’homme repose-t-il sur des critères de santé ?", interroge Mgr André Vingt-Trois. "Si oui, le médecin ou le travailleur social sont de meilleurs évangélisateurs."

Et l’archevêque de Paris de rappeler que, si les Occidentaux sont de si grands consommateurs de neuroleptiques, c’est bien que "quelque chose manque" Il poursuit : "Notre capacité à évangéliser dépend d’abord de l’authenticité de notre prière et de notre vie sacramentelle"... "chacun doit se laisser transformer par l’Esprit Saint, car c’est bien l’Esprit qui convertit et, lui, ne risque pas d’être accusé de prosélytisme !" (source : AED)

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