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FlashPress - Infocatho
du 5 au 8 novembre 2007 (semaine 45)
 

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2007-11-08 -
UNE PAROLE COMMUNE ENTRE VOUS ET NOUS

En réponse à la lettre des guides religieux musulmans, seuls les experts se sont actuellement exprimés dans un échange de messages, tandis que la réponse officielle commune est en cours d’élaboration.

C'est ainsi que l'un d'eux a eu lieu entre le cardinal Jean-Louis Tauran et le théologien libyen Aref Ali Nayed.

"La Lettre ouverte et appel des guides religieux musulmans aux responsables des différentes Eglises chrétiennes, comme message de fête, à l’occasion de la clôture du jeûne du mois de Ramadân (14/28/2007), et comme rappel-anniversaire de la lettre des trente-huit savants musulmans adressée à S.S. le Pape Benoît XVI, en 2006, est un événement hautement significatif qu’on ne peut pas ne pas remarquer et dont il est nécessaire de souligner l’importance. Voilà pourquoi, nous, membres du staff de l’Institut Pontifical d’Etudes Araes et  et d’Islamologie (PISAI) de Rome, tout particulièrement intéressés aux relations entre chrétiens et musulmans, nous croyons de notre devoir d’exprimer notre avis sur ce document.

..." Nous
voudrions rendre compte de tout ce que nous apprécions dans la présentation et dans le contenu de ces pages. Notre fréquentation relativement longue et assidue du patrimoine culturel et religieux de l’Islam, ainsi que nos contacts réguliers avec les membres de la communauté musulmane, nous permettent de remarquer la nouveauté de ce geste et nous autorisent à attirer l’attention des non-musulmans sur sa qualité."

" D’abord, nous sommes frappés par la largeur des horizons sous lesquels se situe ce texte ; largeur au niveau des signataires : cent trente-huit personnalités musulmanes provenant de nombreux pays situés dans tous les continents et dont l’appartenance religieuse témoigne de nuances variées ; largeur au niveau des destinataires : tous les guides des différentes Eglises chrétiennes dont vingt-huit sont explicitement nommés."

..."Nous
sommes également frappés par le caractère fondamental du propos : Dieu et l’homme. Il est bien plus facile de se limiter à des idées d’autant plus généreuses qu’elles sont vagues et générales, que de réclamer ainsi l’attention sur l’urgence des droits de Dieu et de ceux de l’homme qui exigent de chacun une attention soutenue et un amour actif et concret.

"
Nous sommes également sensibles à la réelle attention que portent les signataires de cette lettre à la référence capitale qui fonde l’autre en tant que juif ou chrétien, à savoir le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain dans le Deutéronome et dans l’Evangile de Matthieu. Cette volonté de reconnaissance de l’autre, dans le désir le plus profond de ce qu’il veut être, nous apparaît comme un des points fondamentaux de ce document ; elle seule peut garantir le succès d’une vraie relation entre communautés culturellement et religieusement différentes."

..."
Ce réalisme ne les empêche pas d’avoir une vision positive sur les obstacles et les différences qui demeurent entre nous ; si bien que, fidèles à la tradition coranique qui les inspire, ils n’y voient qu’une occasion d’émulation dans la recherche du bien commun (fastabiqû l-hayrât : al-Mâ’ida 5, 48). C’est certainement cette vision positive des difficultés qui leur a permis d’écarter la polémique, de se dépasser, de prendre sur eux-mêmes et de ne point tenir compte de leur déception due à une réponse qui ne correspondait pas à leur attente, à la suite de leur lettre adressée à S.S. le Pape Benoît XVI, en 2006."

..."
Un tel document nous encourage à poursuivre décidément notre engagement pour que la différence de nos langues et de nos couleurs (ihtilâf alsinati-kum wa alwâni-kum : al-Rûm 30, 22), c’est-à-dire nos différences culturelles profondes, loin de nous engager dans le soupçon, la méfiance, le mépris et la dissension, comme cela s’est souvent vérifié dans l’histoire de nos rapports et comme c’est toujours le cas dans le monde d’aujourd’hui, soient perçues comme des signes pour ceux qui savent (inna fî dâlika la-âyâtin li-l-‘âlimîna), c’est-à-dire, comme une miséricorde provenant de notre Seigneur. (source : Service de presse du Vatican)

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