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FlashPress - Infocatho
du 12 au 15 novembre 2007 (semaine 46)
 

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2007-11-15 - Ouganda
RÉCONCILIEZ-VOUS AU NOM DE LA PAIX

Pour que ce ne soit pas un obstacle à la réconciliation durant le colloque de paix qui se tient actuellement, l'archevêque de Gulu demande que Vincent Otti, bras droit du chef rebelle de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), retrouve sa liberté.

"À partir des informations fournies aux représentants de l'administration de Gulu par Joseph Kony lui-même, chef de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), nous savons que son bras droit, Vincent Otti, serait aux arrêts. Nous lançons un appel pour sa libération afin que cette affaire n'entrave pas le processus des colloques de paix de Juba", a déclaré Mgr John Baptist Odama, commentant les dernières nouvelles – bien qu'encore fragmentaires – sur le sort du numéro deux des rebelles de la LRA.

Au cours des dernières semaines, venant étayer les rumeurs d'une profonde rupture au sein des dirigeants du groupe rebelle à l'origine de 20 ans de guerre au Nord-Ouganda – des rumeurs confirmées par des sources indépendantes et par les défections de nombreux rebelles –, Vincent Otti avait été donné mort, jusqu'à ce que, le week-end dernier, Joseph Kony fasse part de son arrestation au député Norbert Mao.

Vincent Otti et plusieurs de ses hommes seraient en effet accusés d'avoir tenté de "détruire la Lra de l'intérieur" à l'aide d'infiltrés de l'armée ougandaise. "Nous espérons que Kony se réconciliera avec lui. il faut faire tout notre possible pour retirer tout obstacle de la route des pourparlers", a insisté Mgr. Odama. "La conclusion d'un accord global de paix entre la LRA et le gouvernement ne peut être laissée aux mains d'une seule faction. L'accord doit être recherché et conclu avec un mouvement uni," a encore déclaré l'archevêque.

En effet pour la première fois depuis 20 ans, c'est-à-dire depuis le début du conflit dans le nord en 1986, une délégation de la Lra, dirigée par le chef négociateur des rebelles à Juba, au Sud-Soudan, est arrivée dans la capitale ougandaise, Kampala, au début de ce mois, et a rencontré le président Yoweri Museveni. Les rebelles ont ensuite entrepris un périple dans les districts du nord dévastés par le conflit, pour se présenter devant leurs victimes, c'est-à-dire le peuple même dont ils sont issus.

"Il s'agit d'une mission destinée à connaître l'avis de la population sur le troisième point du programme des négociations de Juba, celui qui porte sur les responsabilités des crimes commis pendant le conflit et sur la réconciliation", a expliqué Mgr. Odama. "Il est absolument nécessaire d'ouvrir l'espace pour la construction d'une confiance qui pourra mener à l'accord de paix."

"Les gens peuvent maintenant se déplacer librement, même de nuit. Toutefois, la plupart sont encore dans les 'villages protégés' c'est-à-dire les camps de réfugiés aménagés par le gouvernement, en attendant l'accord de paix : ils attendent un signe de Juba pour pouvoir revenir construire leurs villages et leurs vies", conclut Mgr Odama. (source : Agence Misna)

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