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du 12 au 15 novembre 2007 (semaine 46)
 

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2007-11-15 -
PUBLICATION OFFICIELLE SUR LA PRIMAUTÉ DE ROME

Dans un document commun publié jeudi, les Eglises catholique et orthodoxes rappellent qu'elles sont parvenues à un premier accord sur la définition de la primauté du Pape. Un document fondamental mais qui ne résoud pas tous les problèmes.

Cette déclaration "de Ravenne" marque un petit pas sur le chemin de la réconciliation entre ces deux branches du christianisme qui s'annonce "encore long", selon le Vatican.

Pour la première fois depuis le schisme de 1054, orthodoxes et catholiques se sont engagés en effet à discuter du rôle de l'évêque de Rome, c'est-à-dire du Pape, dont la "primauté" sur les autres évêques et patriarches est officiellement reconnue par le document.

Le document publié simultanément au Vatican, à Istanbul, Athènes et Chypre, est le fruit d'une rencontre de haut niveau qui s'est tenue à Ravenne (Italie) du 8 au 14 octobre. Sa portée est cependant affaiblie par le fait que le patriarcat de Moscou qui représente la moitié des orthodoxes du monde, ne l'a pas signé.

Le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l'Unité des chrétiens, qui représentait la délégation catholique à la rencontre de Ravenne, a souligné mercredi soir sur Radio Vatican que "la route qui conduit vers la pleine unité avec les orthodoxes est encore longue".

En effet, le « document de Ravenne » décline les thèmes de la « conciliarité » et de l’autorité de l’Église aux différents niveaux de celle-ci : local, régional et universel. La conciliarité, appelée synodalité, pour les orientaux, collégialité chez les latins, implique et exprime un consensus entre les membres de l’Église. L’autorité de l'Église, elle, signifie le choix d’un « chef » reconnu par tous. Or, si catholiques et orthodoxes reconnaissent ces deux principes, ils ne l’appliquent pas de la même manière.

Au plan local des diocèses, il n'y a pas de véritable problème : les deux Églises sont proches. Le document rappelle que tout doit se faire « en concert », de manière synodale, même s’il y a un « protos » (en grec : premier, primat), à savoir l’évêque du lieu.

Au niveau régional, les difficultés commencent : pour les orthodoxes, c’est le principal niveau, avec les patriarcats et autres responsables d’Églises autonomes ou "autocéphales". Dans l’Église catholique, ce niveau est moins important : ce sont les provinces, régions, ou, plus récentes, les conférences épiscopales. À ce niveau régional, rappelle le document, le « protos » ne peut rien faire sans les autres évêques, ni les autres sans lui .

Enfin, et c’est le plus difficile, le niveau universel. Catholiques comme orthodoxes proclament, dans leur Credo, que l’Église est « une et catholique ». Cette unité s’exprimait avant le schisme à travers les Conciles « œcuméniques », rassemblant tous les patriarches et s’imposant à tous les fidèles. Mais aussi à travers une autorité, celle de Rome. Rome occupe « la première place dans l’ordre canonique, et l’évêque de Rome (le pape) est donc le “protos” (primat) parmi les patriarches ».

Et c'est là qu'est le problème. En quoi et comme peut-il excercer ce primat seul ou dans la conciliarité ?

Rappelons que le pape a convoqué pour le 23 novembre au Vatican un consistoire de cardinaux, à la veille duquel il fera avec eux le point sur le dossier de l'oecuménisme. (source : Service de presse du Vatican)

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