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du 16 au 19 novembre 2007 (semaine 46)
 

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2007-11-19 - Pakistan
LES CHRÉTIENS DEMANDENT LE RESPECT DE LA LIBERTÉ

La situation au Pakistan reste tendue : la société civile et les minorités religieuses, parmi lesquelles la communauté chrétienne, continuent à demander la fin de l’état d’urgence et à soutenir une restauration des garanties constitutionnelles.

Quelques jours après que le président pakistanais ait proclamé l’état d’urgence et la suspension de la Constitution, le 3 novembre dernier, les responsables de l’Eglise catholique ont condamné "la suspension des droits fondamentaux, des libertés individuelles et des droits de l’homme."

Dans cette déclaration du 6 novembre dernier, ils ont également condamné "l’éviction de juges de la Cour suprême, l’arrestation ou l’assignation à résidence d’avocats, de personnalités politiques et de militants des droits de l’homme, l’usage de la force contre des manifestants pacifiques, ainsi que le contrôle de la presse et des médias".

Ils ont appelé le président, également chef des armées, à mettre un terme à toutes les mesures d’exception et à relâcher les personnes récemment arrêtées ou assignées à résidence.

Les
membres de la Commission nationale ‘Justice et Paix’ de la Conférence épiscopale du Pakistan (NCJP, Catholic Bishops’ National Commission for Justice and Peace) ont qualifié l’imposition de l’état d’urgence de « malheureuse et de faux-pas », déclarant que « les défis auxquels le pays se trouve aujourd’hui confronté ne peuvent être gérés par l’imposition de l’état d’urgence. Ce sont le respect de la loi, l’indépendance de la justice et la restauration des droits fondamentaux qui mèneront le Pakistan sur le chemin de la démocratie ».

Depuis 1999, les principes démocratiques ont été mis à mal par le général Pervez Musharraf. Réélu sans surprise à sa propre succession, le 6 octobre dernier, au suffrage indirect et les élus du collège électoral, membres de l’opposition, ayant démissionné de toutes les assemblées pour protester contre un scrutin qu’ils estimaient illégal, le président est devenu de plus en plus impopulaire.

L’opposition, composée d’une part de ceux qui veulent le retour à la démocratie et, d’autre part, de ceux qui exigent la reconnaissance des mouvements islamistes radicaux, a alors multiplié les manifestations dans le pays. Afin de calmer les opposants, Musharraf a entamé, avec l’ancien Premier ministre, Benazir Bhutto – revenue d’exil le 18 octobre 2007, malgré des menaces de mort – de laborieuses négociations en vue d’un éventuel partage du pouvoir.


La
NCJP déclare que les raisons invoquées pour l’instauration de l’état d’urgence, telles les attaques terroristes ou l’extrémisme, étaient des domaines dans lesquels le gouvernement s’était peu investi jusqu’à présent, alors que, paradoxalement, « le gouvernement s’emploie à faire taire la voix de la société civile », en multipliant les arrestations. Un membre de la Commission nationale ‘Justice et Paix’, Irfan Barkat, figure ainsi parmi les milliers de personnes arrêtées.

Pendant ce temps la communauté chrétienne demande le soutien des leaders politiques au Pakistan et de la communauté internationale pour garantir aux minorités religieuses la liberté nécessaire de conscience et de religion, ainsi que le changement du système électoral qui pénalise fortement les citoyens qui appartiennent à des minorités religieuses (les électeurs sont répartis par communautés religieuses et seuls leurs coreligionnaires peuvent voter).

Nazir S, Bhatti, President du parti politique “Pakistan Christian Congress”, et Directeur du “Pakistan Christian Post”, un journal qui donne des informations sur les conditions des chrétiens dans le pays, a écrit une lettre ouverte adressée au chef du gouvernement et à tous les hommes politiques pakistanais, pour demander un changement dans le mécanisme électoral et la protection des droits des 15 millions de citoyens chrétiens présents au Pakistan. (source : Agence Fides)

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