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du 16 au 19 novembre 2007 (semaine 46)
 
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2007-11-19 -
CONDAMNÉ PAR LE SAINT-OFFICE ET BÉATIFIÉ PAR BENOÎT XVI


Antonio Rosmini (1797-1855), mis à l’Index par le Saint-Office en 1849 pour certains de ses écrits avant d’être réhabilité plus de 150 ans plus tard, en 2001, a été béatifié à Novare le 18 novembre et loué par Benoît XVI à l'Angelus dominical.

En effet ce dimanche, Benoît XVI a évoqué la béatification d'Antonio Rosmini qui devait se dérouler, quelques heures plus tard à Novare. Ce prêtre et philosophe italien est un grand penseur libéral.
Le Pape a relevé sa “grande figure de prêtre et homme de culture illustre“, soulignant avant tout sa “charité intellectuelle“.

Il a souhaité que “son exemple aide
l’Eglise, spécialement les communautés ecclésiales italiennes, à grandir dans la conscience que la lumière de la raison humaine et celle de la Grâce, quand elles vont de pair, deviennent source de bénédiction pour la personne humaine et la société“.

Antonio Rosmini naît le 24 mars 1797 à Rovereto, dans l'empire austro-hongrois. Il fait ses études à l'école publique. En août 1816, il passe les examens finals au lycée impérial en obtenant la mention "éminent" dans toutes les matières ainsi que l'appréciation: "doté d'une intelligence fulgurante".

Attaqué par les jésuites mais réconforté par les visites de ses amis, dont l’écrivain Alessandro Manzoni, l’abbé Rosmini passe les dernières années de sa vie à Stresa, à la tête des deux congrégations qu’il a fondées, à écrire son œuvre la plus aboutie, “Théosophie”.

Jugé une première fois par le Vatican en 1854, il est acquitté. Il meurt à Stresa le 1er juillet 1855. En 1887, l'Eglise condamne 40 propositions extraites de ses œuvres, condamnation qui a été levée en 2001, sous la forme d'une note de celui qui était alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Joseph Ratzinger.

Prêtre d'une grande spiritualité mais aussi un penseur profond et un écrivain prolifique, ses œuvres complètes représentent quelque 80 tomes. On n'hésite pas à le comparer, en tant que philosophe, à des géants comme saint Thomas ou saint Augustin.

Son livre le plus lu et le plus traduit encore aujourd'hui est "Delle cinque piaghe della santa Chiesa (Les cinq plaies de la sainte Eglise) ". Une des plaies qu’il dénonçait était l’ignorance du clergé et du peuple dans la célébration de la liturgie. "En voulant réduire les rites sacrés dans les langues vernaculaires, disait-il, on choisirait un remède pire que le mal".

Comme l'a rappelé le cardinal José Saraiva Martins, dans l'homélie de la béatification, Rosmini a prévu plus d'un siècle à l'avance les thèses soutenues par le Concile Vatican II à propos de la liberté religieuse.
(source : Service de presse du Vatican)

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