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FlashPress - Infocatho
du 4 au 6 décembre 2007 (semaine 49)
 

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2007-12-06 -
AU-DELÀ DES MUTATIONS DANS LES SERVICES DU VATICAN


Les nominations actuelles ou récentes dans les divers services de la Curie romaine sont des remises en ordre pratiques mais aussi des orientations significatives de la pensée de Benoît XVI quant à l'application rigoureuse du Concile Vatican II.

Avec le changement de directeur à l'Osservatore Romano, le ton des articles change lui aussi. C'est ainsi qu'ont été honorés d'articles récents, les travaux du CIEL le Centre International d’Études Liturgiques, qui, depuis plus de dix ans consacre son énergie à la restauration du sacré, que ce soit à travers le chant, des célébrations dignes, et le retour à la grande tradition liturgique de l'Église romaine latine.

Toujours dans le quotidien officiel du Vatican se sont également les articles récents réhabilltant le théologien suisse Romano Amerio. un intellectuel d’une importance exceptionnelle dans la culture catholique du XXe siècle, mort à Lugano en 1997 à 92 ans.

Lorsqu'en 1985, Amerio avait publié son chef-d’œuvre "Iota unum. Studio delle variazioni della Chiesa cattolica nel secolo XX", le journal du Saint-Siège avait refusé de publier la critique du livre qui avait été demandée à celui qui était alors préfet de la Bibliothèque Ambrosienne, Mgr Angelo Paredi. La critique avait été jugée trop favorable et depuis, "L'Osservatore" avait décidé de ne pas en parler. C’est ainsi que les autorités du Vatican elles aussi se sont jointes à ceux qui ont fait tomber le silence sur ce livre et son auteur.

Aujourd’hui, "L'Osservatore Romano" a pris la décision inverse. L’occasion fut le congrès sur Amerio organisé à Ancône, par le Centro Studi Oriente-Occidente, dix ans après la mort du grand penseur suisse.

La question de fond que pose Amerio dans "Iota unum" – et dans sa suite posthume "Stat Veritas" sortie en 1997 – est la suivante: "Tout le problème concernant l’état actuel de l’Eglise peut se résumer ainsi: l’essence du catholicisme est-elle préservée? Les variations introduites le font-ils perdurer dans des circonstances variables ou bien le transforment-elles en quelque chose d’autre? [...] Notre livre tout entier est un recueil de preuves de cette transformation".

En réalité la question qu’il a posée avec une rigueur à la fois philologique et philosophique, avec une rare liberté d’esprit et en même temps avec une obéissance totale à l’Eglise est une question que l’on ne peut ni emprisonner ni mettre de côté. Les mises au point intellectuelles ommencent à se multiplier, le discours de Benoît XVI à la curie, le 22 décembre 2005, centré justement sur la juste interprétation des "variations" de l’Eglise avant et après le Concile Vatican II.

De son côté l'archevêque Agostino Marchetto du Conseil pontifical des migrants, démolit les thèses de ses adversaires: "l'école de Bologne", fondée par Dossetti et Alberigoqui.

Il en est de même dans le domaine de la liturgie. Citons la nomination d'un cérémoniaire papal aux positions très conservatrices, le retour du chant grégorien dans les cérémonies à Saint-Pierre de Rome, la nomination d'un nouveau maître de chapelle attaché au grégorien et à la polyphonie sacrée, les modifications positives dans les célébrations du pape lui-même lors de la messe pour les cardinaux défunts ou au consistoire (ornements, arrangement de l'autel), la volonté d'instituer une autorité en matière de musique sacrée, la célébration dans les basiliques romaines en octobre de messes solennelles avec des orchestres jouant les chefs-d'oeuvre de la musique sacrée chrétienne.

De même
la volonté clairement exprimée du pape à ses collaborateurs et sans ambiguïté: la célébration de la forme extraordinaire du rite romain doit être répandue et doit être connue du clergé et des séminaristes parce qu'elle fait partie du patrimoine de l'Église et qu'elle doit inspirer la célébration de la forme ordinaire.

Le Pape dmande
que chacun comprenne enfin le sens de ses appels à un respect inconditionnel des règles liturgiques qui sont comme un écrin précieux à la présence du Christ. C'est cette continuité essentielle entre la foi de l'Église et la pratique liturgique que le Pape invite à redécouvrir. (source : La Nef et Chiesa)

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