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du 11 au 13 décembre 2007 (semaine 50)
 

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2007-12-13 - Irak
L'ÉGLISE Y COMPTE DE NOMBREUX MARTYRS


"Nous avons bien le courage de la foi et une effusion d'amour, mais à cause de la guerre, nous voyons la mort et la destruction, la manifestation du mal. Nos fidèles n'ont pas d'espoir, donc ils s'en vont", déclare le primat arménien apostolique d'Irak.

C
onfrontés au manque d'espérance et à une mort lente, l es chrétiens fuient l'Irak et le christianisme risque de disparaître de ce pays, affirme l'archevêque de l'Église apostolique arménienne de Bagdad, réitérant les appels lancés récemment aux Eglises occidentales pour qu'elles attirent l'attention de leurs gouvernements sur le sort des Irakiens.

"Nous avons bien le courage de la foi et une effusion d'amour, mais à cause de la guerre, nous voyons la mort et la destruction, la manifestation du mal. Nos fidèles n'ont pas d'espoir, donc ils s'en vont", a déclaré l'archevêque Avak Asadourian, primat de l'Eglise apostolique arménienne d'Irak.

Venu
à Genève, il a fait cette déclaration lors d'une réunion du COE consacrée à l'accompagnement des Eglises dans les situations de conflit, et pendant un service célébré au siège du Conseil oecuménique des Eglises. Pour lui, les quatre années qui ont suivi l'invasion menée par les Etats-Unis, jusqu'à maintenant, ont été "de loin les plus difficiles" de ses 28 années de ministère en Irak.

Les jeunes "sont confrontés chaque jour à la mort et à la destruction, ils sont confrontés chaque jour aux enlèvements et à la douleur d'apprendre qu'un proche a été kidnappé", a indiqué le prélat dans le sermon qu'il a prononcé pendant le service.

Malgré les difficultés, l'archevêque Asadourian, qui dirige le Conseil des responsables des Eglises de Bagdad, a assuré que la foi des chrétiens d'Irak, qui représenteraient moins de 3 % des 27,5 millions d'habitants du pays, ne vacille pas, bien que de nombreux rapports affirment que leur nombre a diminué. "Au contraire, notre foi est inébranlable". Il a raconté qu'un prêtre orthodoxe syriaque avait été décapité à Mossoul, ville du nord de l'Irak, apparemment pour avoir refusé "d'adopter une autre religion". Dans la même ville, un prêtre chaldéen et ses trois assistants ont été tués par balles en juin, à quelques mètres de leur Eglise.

"L'Eglise compte de nouveaux martyrs en Irak", a affirmé l'archevêque Asadourian. "Je ne connais pas de cas de conversion d'un prêtre à une autre religion parce qu'il avait été menacé", a-t-il dit, ajoutant qu'il en était de même pour les laïcs. "Ainsi, en Irak, la foi de vos frères et soeurs est suffisamment forte pour affronter le martyr".

Néanmoins, "nous sommes confrontés au problème du manque d'espérance", a commenté l'archevêque Asadourian dans sa prédication. "A moins que les Eglises d'Irak n'ouvrent une petite fenêtre d'espérance, je crains que le christianisme ne connaisse une mort à petit feu non seulement en Irak, mais dans toute la région où Jésus Christ a vécu et oeuvré".

Il
a en effet souligné que les Eglises d'Irak étaient confrontées à une situation de conflit depuis 1980 et le début de la guerre Iran-Irak, au cours de laquelle de nombreux jeunes hommes chrétiens enrôlés dans l'armée ont été tués. "Après cela, il y a eu la guerre du Koweït, suivie d'un embargo de 13 années qui était lui-même une guerre", a déclaré l'archevêque. "Puis est venue la guerre de 2003 et, depuis la fin des hostilités, nous avons ceci: la guerre contre le terrorisme qui se déroule dans le pays tout entier". (source : ENI)

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