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du 14 au 17 décembre 2007 (semaine 50)
 

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2007-12-17 -
ÉVANGÉLISATION ET LIBERTÉ DE CONSCIENCE


La " Note doctrinale sur certains aspects de l'évangélisation" peut soulever quelques questions. Le cardinal Levada a tenu à la présenter pour qu'elle ne soit pas lue d'une manière superficielle et restrictive.

Lors de la conférence de presse où il la présentait, il a d'abord dit que ce document veut répondre "à une certaine confusion quand à la question de savoir si les catholiques doivent témoigner de leur foi", et qu'il envisage "certains points précis semblant entraver la réalisation du mandat missionnaire donné par le Christ".

Le cardinal William Joseph Levada, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a souligné le "respect" et "l'esprit de coopération" qui doivent accompagner le dialogue avec les autres chrétiens et a rejeté les accusations de prosélytisme périodiquement portées par l'Eglise orthodoxe russe.

"L'Eglise catholique est en Russie pour offrir une pastorale aux catholiques de ce pays et non pour faire du prosélytisme", a souligné l'auteur principal du document. "Des Russes veulent rencontrer l'Eglise catholique, et à l'ouest l'Eglise orthodoxe russe a aussi ses communautés et agit de même".

La Note précise en effet que "dans les pays où vivent des chrétiens non catholiques, surtout les pays de vieille tradition et d'anciennes cultures chrétiennes, il faut s'en tenir à "un véritable respect pour leur tradition et pour leur richesse spirituelle, dans un sincère esprit de coopération". Par contre,
"si un chrétien non catholique pour des raisons de conscience et dans la conviction de la vérité catholique", demande à le devenir, "il faudra respecter sa requête oeuvre de l'Esprit Saint",

Puis Mgr. Amato, Secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a rappelé que la Note "affirme qu'évangéliser signifie non seulement enseigner une doctrine, mais aussi annoncer le Seigneur Jésus en paroles et en actions, c'est-à-dire se constituer l'instrument de sa présence et de son action dans le monde".

Il a fortement souligné ce sens du respect de la liberté de chacun afin d'éviter un prosélytisme agressif ou des contraintes. "La priorité de l'Eglise est de conduire les hommes à l'amitié avec Jésus-Christ dans la liberté et le respect de leur conscience... Le respect dû à leurs sensibilités et à leurs traditions respectives ne permet d'éluder ni l'exigence de la liberté ni celle de la vérité qui sont les présupposés nécessaires à toute forme de dialogue".

"L'unité dans la vérité et l'exercice de la liberté dans la charité sont les voies exigeantes mais précieuses que la Note entend rappeler à propos du devoir coûteux et fascinant de témoigner de la foi à l'aube au troisième millénaire".

Deux autres cardinaux ont alors donné un aperçu de l'évangélisation de deux régions du monde qui sont actuellement prioritaires pour l'Église : l'Afrique et l'Asie.

C'est ainsi que le cardinal Arinze a traité de certaines observations relatives à l'évangélisation dans les régions de l'Afrique sub-saharienne, où la religion africaine traditionnelle a été pendant des siècles le contexte religieux et culturel dominant. C'est en effet de ce contexte -a-t-il poursuivi- que sont issues la plupart des personnes qui se sont converties au christianisme ces deux cent dernières années.

"Partager notre foi catholique avec ceux qui ne connaissent pas encore le Christ -a-t-il affirmé- doit être considéré comme une oeuvre d'amour, à condition qu'elle se réalise dans le plein respect de leur dignité et de leur liberté. Si un chrétien ne cherchait pas à diffuser l'Evangile, en partageant la parfaite connaissance de Jésus-Christ, on pourrait penser qu'il n'est pas pleinement convaincu de sa foi, ou que, par égoïsme ou par paresse, il n'entend pas partager avec son prochain les moyens nombreux et abondants de salut".

Le cardinal Ivan Dias a traité de son côté les "perspectives théologique asiatiques", soulignant que "l'évangélisation dans un contexte de pluralisme religieux n'est pas une nouveauté pour l'Eglise", mais qu'aujourd'hui elle "représente un défi, du fait que nous vivons plus que jamais dans une époque où se côtoient des personnes de religions différentes".

Face à un panel de traditions religieuses aussi vaste que celle du continent asiatique -a ajouté le cardinal- "les chrétiens doivent chercher à y découvrir l'action de l'Esprit Saint -c'est-à-dire à découvrir les semences de vérité, comme les a appelées le Concile Vatican II- et à les conduire, sans aucun complexe de supériorité, à la pleine connaissance de la vérité en Jésus-Christ".

Quant à l'évangélisation par le dialogue interreligieux, le Cardinal Dias a affirmé que "les autres religions constituent un enjeu positif pour l'Eglise" car "elles la stimulent à découvrir et à reconnaître les signes de la présence du Christ et de l'action de l'Esprit, mais aussi à approfondir son identité en témoignant de l'intégrité de la révélation dont elle est dépositaire pour le bien de tous". (source : VIS)

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