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2007-12-20 -
"CHANOINE HONORAIRE" DU LATRAN, IL ÉVOQUE LA LAÏCITÉ

Nicolas Sarkozy a été fait "chanoine d'honneur de Saint-Jean-de-Latran", titre dévolu à tout chef d'Etat français, depuis 1482, à l'occasion de sa première visite au Vatican en tant que président de la République le 20 décembre.

"Face à l'effacement des repères et aux bouleversements dans les sociétés, je veux dire par ma présence ici que nous avons besoin de la contribution de l'Eglise catholique comme des autres courants religieux et spirituels pour éclairer nos choix et construire notre avenir", a déclaré M. Sarkozy au cours de cette cérémonie.

Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, a estimé que "son passage au Vatican et à Saint-Jean du Latran aujourd'hui (jeudi) est une étape de cette petite révolution politique qui doit faire de la laïcité non plus un équivalent de méfiance ou d'indifférence, mais un synonyme d'ouverture, de dialogue et d'enrichissement mutuel", écrit le secrétaire général dans un communiqué.

"Ce dialogue est nécessaire parce que seule la laïcité peut être l'espace neutre où les religions dialoguent entre elles et avec l'État, afin d'éviter les crispations identitaires".

L'ambassadeur de France près le Saint-Siège, Bernard Kessedjian, était décédé à Paris la veille de ce voyage, victime d'un cancer.

Auparavant, le président Sarkozy avait eu une audience en tête-à-tête avec le Pape. Il a également rencontré ensuite le cardinal Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican. Le pape Benoît XVI et le président français Nicolas Sarkozy ont accordé "une attention particulière à la situation internationale" mais se sont également entretenus du rôle de la religion dans le monde, indique un communiqué du Vatican.

"Les entretiens cordiaux ont permis de passer en revue quelques thèmes d'intérêt commun relatifs à la situation actuelle du pays (la France, ndlr), en soulignant les bonnes relations qui existent entre l'Eglise catholique et la République française, ainsi que le rôle des religions, en particulier de l'Eglise catholique, dans le monde", indique le communiqué publié à l'issue de l'audience accordée par le Souverain pontife au président français.

"Une attention particulière a été portée à la situation internationale, concernant l'avenir de l'Europe, les conflits du Moyen-orient, les problèmes sociaux et politiques de certains pays africains et le drame des otages", selon la même source.

M. Sarkozy a été reçu dans la salle Clémentine, au deuxième étage du Palais apostolique, où le Pape reçoit ses invités les plus importants. était accompagné d’une suite officielle de 14 personnes, mais aucun ministre en exercice, et d’invités personnels et médiatiques: le comique Jean-Marie Bigard, le " prêtre des loubards" Guy Gilbert, cheveux long et bottes de cow-boy, Max Gallo, membre de l’Académie française, le P. Philippe Verdin, dominicain avec qui le président a écrit son livre "La république, les religions, l’espérance" (2004), Jean-Pierre Machelon, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et Dominique Perben, ancien ministre.

Dans la basilique Saint-Pierre, le président français s'est recueilli en une minute de silence devant la tombe de Jean-Paul II, et ensuite est descendu vers la tombe de saint Pierre.

Dans la soirée, le président français dînait avec le président du conseil italien Romano Prodi et le président du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, portant notamment sur le projet d'Union de la Méditerranée.

Traditionnellement, le président de la République française est chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale du Pape en tant qu'évêque de Rome, en vertu d'une fondation de Louis XI de 1482 et renouvelée par Henri IV en 1604, donnant à Saint-Jean-de-Latran l'abbaye de Clairac. Cette fondation fut restaurée sous forme de bourse par Napoléon III.

Au titre de chanone du Latran, le président de la République peut prétendre à une stalle dans l'abbaye de Beauchêne (Cerizay), qui est une abbaye de chanoines réguliers de Saint-Jean de Latran. Depuis Louis XI, les rois de France et leurs successeurs, les présidents de la République française, sont également de droit chanoines de la cathédrale d'Embrun. Enfin ils sont encore chanoine honoraire de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, depuis François Ier, qui exigea ce priviliège lors de son invasion de la Savoie en 1536. (source : Service de presse du Vatican)

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