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du 18 au 20 décembre 2007 (semaine 51)
 

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2007-12-20 - Turquie
NATIONALISME OU HAINE ENVERS LES CHRÉTIENS


L'attaque contre un religieux capucin, le 16 décembre à Izmir, aurait été motivée par un sentiment de haine envers les missionnaires chrétiens. C'est ce qu'a déclaré son auteur présumé, affirmant à la police qu'il a été influencé par une série TV.

En effet, le dimanche 16 décembre, un
jeune de 19 ans a poignardé le Frère Adriano Francini dans une église d'Izmir à la fin de la messe. Il s'est enfui, avant d'aller se rendre à la police.

Acte isolé ou non, cette attaque s’inscrit dans une série inquié tante d’attaques et de meurtres de chrétiens. Il y a deux ans, le P. Pierre Brunissen avait été agressé à Samsun et le P. Andrea Santoro tué à Trabzon. Ont suivi en 2007 l’assassinat du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink, et le meurtre de trois protestants dans la ville de Malatya.

À chaque fois, les agresseurs sont des jeunes gens sans emploi, souvent instrumentalisés par des milieux ultranationalistes qui s'en réfèrent aux informations des medias pour expliquer leur geste. Le « danger missionnaire » est l’un des thèmes centraux de cette propagande ultranationaliste, relayée dernièrement par une des séries télévisées vedettes, La Vallée des loups, qui a consacré un épisode à ce thème.

Selon la presse locale, en effet, lors de son interrogatoire l'agresseur a affirmé qu'il a été influencé par la série TV "Vallée des loups" connue pour ses tendances nationalistes, et qui a abordé récemment le thème des missionnaires chrétiens. Selon le quotidien "Hürriyet", plusieurs sites internet reprochent au Fr. Adriano Francini d'être un missionnaire.

Pour sa part, Frère Adriano Franchini tente de calmer le jeu depuis sa chambre d'hôpital. "Quel complot international ? Quel climat d'intolérance ? Certains journaux ont écrit des bêtises horripilantes sur ce qu'il s'est passé, qui reste un fait triste, déplorable, mais isolé. Et je n'ai pas non plus l'intention de porter plainte", s'est-il insurgé dans une déclaration à l'agence catholique Misna.

Pourtant, l’Église catholique, qui compte à peine 25 000 membres en Turquie, se montre très prudente quand il s’agit de conversions.


Cette agression a été dénoncée fortement par la Commission de l'Union européenne.
Elle a également ébranlé les autorités locales. "Hier, le Premier ministre turc se trouvait par hasard à Izmir et il a envoyé de nombreux députés ici, à l'hôpital, pour apporter tous ses vœux de rétablissement. (source : Agence Misna)

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