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du 21 au 25 décembre 2007 (semaine 51)
 

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2007-12-25 - Brésil
J'ARRÊTE LA GRÈVE MAIS RESTE AVEC LES EXCLUS


"Je mets fin à mon jeûne, mais pas à ma bataille", écrit Mgr. Luiz Flavio Cappio commence, une lettre qui a été lue le 20 décembre après une messe célébrée à Sobradinho, dans l'Etat de Bahia, où l'évêque avait mené son action.

Mgr
Luiz Flavio Cappio a décidé d'arrêter sa grève de la faim contre le détournement des eaux du fleuve Sao Francisco après sa sortie de l'hôpital où il avait été interné après 23 jours de jeûne. Il y indique qu'il met fin à son jeûne sur recommandation médicale, mais qu'il "continue la lutte" contre le projet du président Luiz Inacio Lula da Silva, jugé nuisible pour l'environnement.

L'évêque avait déjà fait une grève de la faim de onze jours il y a deux ans et reçu le soutien du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre du Brésil. Mais le président Lula est resté ferme sur le maintien du projet.

Mgr. Cappio a quitté l'hôpital de Petrolina pour aller célébrer une messe, à laquelle ont participé l'évêque du diocèse local et celui de Juazeiro : "Hier, j'ai réalisé 36 ans de sacerdoce, 36 ans au service des habitants des 'favelas' de Petropolis (Rio de Janeiro), de la périphérie de Saõ Paulo et du peuple du désert infini du Nord-Est brésilien. Hier, nous avons vu avec abattement les puissants fêter la démonstration de servilité du pouvoir judiciaire. Hier, lorsque les forces m'ont manqué, j'ai reçu le secours de ceux qui m'ont accompagné en ces jours longs et douloureux".

" Notre lutte continue et se base sur le fondement qui soutient tout : la foi dans le Dieu de la vie et en la mobilisation organisée des pauvres. Notre lutte principale est de garantir la vie du fleuve São Francisco et de son peuple, garantir l'accès à l'eau et au véritable développement à toute la population de la région semi-aride, et pas à une partie seulement. Ceci vaut une vie et je suis heureux de me consacrer à cette cause qui fait partie de mon devoir envers le Dieu de la vie, envers l'Eau Vive qui représente Jésus et qui se donne à ceux qui vivent écrasés par les structures qui génèrent oppression et mort."

" J'ai reçu avec joie la solidarité de mes frères évêques, pères et bergers qui ont manifesté avec beaucoup de fraternité leur compréhension de la gravité du moment que nous vivons. À travers sa prise de position courageuse, la Cnbb (Conférence épiscopale du Brésil, Ndlr) nous a rendu l'espoir de la voir redevenir ce qu'elle a toujours été dans ses meilleurs moments : fidèle à Jésus et à son Évangile, une institution vouée aux grandes causes du Brésil et de son peuple, avec une position claire et déterminée dans la défense de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables, en se mettant avant tout aux côtés des pauvres et des exclus de ce pays."

" C'est pour vous qui avez lutté avec moi et parcouru le même chemin que je mets aujourd'hui un terme à mon jeûne. Je sais que je peux compter sur vous et vous compter sur moi pour continuer notre bataille afin que tous «aient la vie, et qu'ils soient dans l'abondance»". Après la messe, l'évêque est retourné à l'hôpital de Petrolina où il restera jusqu'à son plein rétablissement. (source : Agence Misna)

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