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du 1 au 3 janvier 2006 (semaine 01)
 

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2006-01-03 -
LES SILENCES DE SAINT JOSEPH.


«Laissons-nous prendre par le silence de saint Joseph ! » L’invitation faite par Benoît XVI lors de l’Angélus du 18 décembre, pourrait bien s’appliquer au pape lui-même.

C'est ce que fait remarquer un éditorialiste du quotidien français La Croix. Depuis huit mois, Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI, a réussi à imposer au Vatican une véritable cure de silence. Au risque de décevoir ceux qui, en vain pour l’instant, attendent un signe significatif des orientations du nouveau pontificat.

Pour l’historien et journaliste italien Giancarlo Zizola, c'est le moyen qu'emploie Benoît XVI pour assurer une «douce discontinuité» à la tête de l’Église, en marquant sa différence par rapport à son prédécesseur.

Il se montre aujourd’hui plus détendu qu'aux premiers jours de son pontificat et il n’est plus rare de le voir s’interrompre, lors des Angélus, pour une remarque humoristique.

Il ne semble pas rechercher outre mesure ces prestations publiques et même il évite, s’il le peut, de recevoir des groupes trop importants. Ses discours y sont habituellement brefs et denses. Personne ne connaît, au fond, les intentions du pape. Une anecdote voudrait qu’à un cardinal venu lui présenter sa démission pour raison d’âge, il ait répondu simplement : « Je vous remercie », avant de le reconduire, sans plus d’explication.

Benoît XVI est un homme qui, s’il écoute beaucoup, décide seul. Sa récente intervention à l’égard du Mouvement Néo catéchuménal, en fait la démonstration. Il en a reçu les responsables, a dû être direct dans ce qu'il avait à leur dire puis précise le sens ecclésial qui doit être le leur. Il est direct avec ceux qu'il reçoit, discret sur les entrevues, puis il décide d’une volonté ferme de ne pas fausser la vérité. Tout en reconnaissant la richesse et le bien-fondé de certaines prises de position divergentes.

Dans un monde qu’il juge sans boussole, et contre toute tentation de relativisme, Benoît XVI prône une vérité fondée sur le Christ, dont il ne cesse de rappeler la centralité dans l’Église. Quant à sa manière d'agir,
«le pape préfère convaincre que séduire», confie un cardinal.

Ce n’est pas le moindre des paradoxes que cette "cure de silence" et cette "discrétion souriante" attirent de plus en plus de monde : 20 000 personnes, chaque mercredi, assistent aux audiences, une affluence jamais égalée par son prédécesseur. Le silence de Benoît XVI remplit la place Saint-Pierre. (source : La Croix)


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