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du 1 au 3 janvier 2006 (semaine 01)
 

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2006-01-03 - Russie
L'ÉGLISE ORTHODOXE DANS CE PAYS POST-COMMUNISTE.

Dans une interview donnée à la BBC, le patriarche de Moscou Alexis II a évoqué entre autres sujets l'évolution de la situation de l'Église depuis la fin de la période soviétique et de l'athéisme.

… "L’athéisme ne pouvait pas disparaître et n’a pas disparu immédiatement. Pendant soixante-dix ans les gens ont été éduqués dans un esprit athée. Lorsque nous posons la question de l’enseignement des « fondements de la culture orthodoxe », même sous forme optionnelle, en fonction du choix des enfants et des parents, nous rencontrons de l’incompréhension en de nombreux endroits, notamment dans le Ministère de l’Éducation.

"Cependant, dans toute une série de régions, l’enseignement des « fondements de la culture orthodoxe » est devenu tout à fait naturel et suscite la gratitude des enseignants et des parents. Chaque personne cultivée doit connaître l’histoire et la culture de son pays. La méconnaissance de la culture orthodoxe appauvrit. Notre culture s’enracine dans la tradition millénaire de christianisme orthodoxe.

..." On ne peut nier tout ce qu’il y avait autrefois dans la situation sociale de la population. Il y a avait la vieillesse assurée, l’aide sociale, la médecine gratuite. Les gens qui ont perdu leurs économies, qui ont mis de côté pour les moments difficiles ou pour leur funérailles, ont été naturellement très affectés.

"Mais à l’égard de la religion l’époque soviétique était discriminatoire. Dans les années 20-30 on fusillait pour la foi. Quant à la destruction des églises, elle s’est poursuivie après la guerre. Encore dans les années 60 on a dynamité et détruit de nombreuses églises.

…."Actuellement la normalisation des relations entre l’Église et l’État en Russie et dans la majorité des pays du la CEI est l’un des principaux acquis de ces quinze dernières années. L’éloignement qui prévalait autrefois a été surmonté et l’Église et l’État coopèrent activement à tous les niveaux. Cependant l’opinion, répandu surtout en Occident, selon laquelle l’Église orthodoxe russe cherche à acquérir un statut d’Église d’État ne correspond pas à la réalité. L’histoire nous apprend qu’un tel statut peut entraver fortement les forces de l’Église, l’alourdir, faire obstacle au libre accomplissement de sa mission.

"L’Église apprécie la liberté qu’elle a acquise, mais n’a pas l’intention de devenir une partie de l’appareil étatique. En même temps je suis convaincu que les chrétiens orthodoxes sont en droit de compter sur une collaboration prioritaire des autorités avec l’Église orthodoxe russe. Il y a à cela plusieurs raisons. L’apport de notre Église dans la formation de l’État russe, de la culture russe, de la conscience nationale de notre peuple, fut déterminant.

"L’Église orthodoxe russe est la communauté religieuse la plus nombreuse de notre pays, l’institution la plus ancienne de la société civile. Elle jouit de la confiance de millions de gens en Russie et au-delà des frontières. Sa parole de paix et d’unité, pleine de force intérieure et d’autorité morale, a plus d’une fois empêché le pays de tomber dans le gouffre de la confrontation interethnique."

Et le correspondant de la BBC de poser cette question : " Vous pensez que la Russie est déjà parvenue au seuil d’une réconciliation avec son histoire ?
Des tentatives de réconciliations sont faites, déclare le Patriarche Alexis II. Je pense que le temps devrait effacer l’opposition. Regardez, aujourd’hui on restaure les cimetières militaires allemands de l’époque de la Seconde guerre. Voyez le champ Borodino. On y a voit des monuments aux Français et aux Russes. Ce n’est pas aussitôt après les événements qu’ils ont été érigés. Il faut que le temps passe, pour que la colère cesse. Le temps répare et doit réparer les circonstances qui ont divisé notre peuple pendant les années de guerre civile. (source et information : orthodoxie)

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