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du 1 au 3 janvier 2006 (semaine 01)
 

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2006-01-03 - Égypte
UN COPTE DEVIENT GOUVERNEUR.


Le président Hosni Moubarak a nommé dimanche dernier un chrétien à la tête du gouvernorat du Qéna, l'une des 26 provinces égyptiennes. En Egypte, le gouverneur dispose de pouvoirs étendus, c'est un personnage-clé du système gouvernemental.

La nomination du général Ayoub Iskandar à ce poste s'inscrit dès lors dans le cadre d'une politique favorable aux coptes menée par le président égyptien depuis ces derniers mois, d'autant que c'est le gouverneur qui autorise la construction de nouvelles églises.

Âgé de 58 ans, le général Iskandar appartient à une grande famille copte d'Egypte. Il a fait toute sa carrière à la direction de la sécurité du Caire. Fidèle du régime, il était assistant du ministre de l'intérieur Habib Al Adly. Le gouvernorat de Qena, qu'il doit désormais administrer, est situé dans le sud du pays où de nombreux monastères, ainsi que la ville de lLouxor où défilent chaque année des millions de touristes.

L’impact de ce choix à un tel poste de responsabilité dépasse largement le gouvernorat de Qena, au moment où la communauté copte a connu en octobre 2005 des manifestations musulmanes contre elle. Dans ces conditions de nombreux Coptes préfèrent quitter l’Égypte pour rejoindre les importantes communautés qui se trouvent désormais aux États-nis et au Canada. En prenant ces dispositions, Moubarak envoie un signal à ces communautés américaines.

D’autre part les Coptes égyptiens représentent la plus grosse population chrétienne des pays arabes, ce qui met l'Égypte en position forte devant les refus antichrétiens des gouvernements de ces régions du Moyen-Orient..

La dernière personnalité copte à avoir occupé un poste de gouverneur était le général Fouad Aziz Ghali qui avait été nommé gouverneur du Sud du Sinaï après la guerre israélo-arabe de 1973 durant laquelle il était l'un des commandants de l'armée égyptienne.

La communauté copte, qui représente entre 6 et 10% des 73 millions d'Egyptiens, se plaint de marginalisation politique, de discrimination dans l'accès à la fonction publique et de restrictions dans la construction des églises. Cette nomination rééquilibre son influence.

Un seul Copte avait été élu sur les 444 au Parlement égyptien lors des dernières législatives. Il s'agit du ministre des Finances Youssef Boutros-Ghali. Mais le président Moubarak a nommé cinq Coptes, sur les dix députés qu'il est autorisé à désigner, comme députés à l'Assemblée, portant ainsi à six le nombre total des Coptes au Parlement. (source : presse - information : Patriarcat d'Alexandrie)

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