Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho

12 au 14 janvier 2006 (semaine 02)

 

-
2006-01-14 -
LE PAYSAGE POLITIQUE CHANGE EN AMÉRIQUE LATINE.

Toutes tendances confondues, les gouvernants se tournent davantage à gauche, ce qui donne à réfléchir à l’Église dans l’Amérique Latine, du Venezuela, de Cuba, du Panama, de l'Argentine, de l'Uruguay, du Brésil, ainsi que du Chili.

C’est ainsi que l'Eglise catholique a exprimé le jeudi 12 janvier son inquiétude pour l'"avenir démocratique" au Venezuela, critiquant sévèrement l'action du gouvernement du président Hugo Chavez. L'archevêque de Cumana (nord-ouest) Diego Padron a souligné "l'incertitude de l'avenir démocratique (du pays) en raison des problèmes politiques" en lisant le message final de la Conférence épiscopale du Venezuela.

L'Eglise évoque notamment la "forte abstention" de près de 75% ayant marqué les élections législatives de décembre dernier, boycottées par l'opposition qui a permis aux partisans de M. Chavez de remporter la totalité des sièges. L'existence d'un parlement "avec une seule orientation politique" est une situation "génératrice de vives inquiétudes", selon les archevêques qui ont aussi dénoncé la "corruption très répandue", la "détérioration des institutions", la "diminution de la qualité de vie" ou la "répression policio-judiciaire".

Les archevêques vénézuéliens ont enfin appelé tous les secteurs à "s'ouvrir au dialogue". "Il ne faut pas que se poursuivent l'affrontement entre frères et la préférence ouverte du gouvernement envers ceux qui soutiennent son action".

Ces craintes sont relevées pour les autres pays de cette région. La couleur du paysage politique de l'Amérique latine change. Le néo- libéralisme ne s'impose plus comme l'unique voie, laissant la place à de nouvelles situations politique auxquelles l’épiscopat n’était pas préparé et qui tendent à s'élargir sur la carte de la géographie et de la géopolitique. Déjà le récent synode romain des évêques avait révélé ces inquiétudes.

A la seule exception de ceux de Cuba, les dirigeants de ces pays ont été élus démocratiquement. Entre fin 2005 en Bolivie et fin 2006, une dizaine de présidentielles auront lieu en Amérique latine, ce qui pourraient marquer le basculement à gauche du Mexique, l'arrivée au pouvoir de Humala au Pérou, proche de Evo Morales et de Hugo Chavez, au Venezuela. L'Equateur pourrait s'y ajouter, si une dégradation de la situation obligeait le président
Afredo Palacio à convoquer des élections anticipées en 2006, sous la pression de la très forte CONAI, la Confédération des nationalités Indigènes de l'Equateur, comme ce fut en Bolivie.

Bref, à fin 2006, 85% de la population
latino-américaine pourrait bien avoir quitté un néo-libéralisme inspiré par les Etats-Unis et créer un nouveau paysage politique et social dans lequel devra s'insérer l'Église. (informarion : ACI)

Retour aux dépêches