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du 15 au 17 janvier 2006 (semaine 03)
 

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2006-01-17 -
LE GRAND RABBIN DE ROME AU VATICAN.

Le 16 janvier, Benoît XVI recevant  au Vatican, les membres d'une délégation de la communauté juive de Rome accompagnée par le Grand Rabbin, Riccardo Di Segni, les a salués dans un discours commencé et conclu par le mot hébreu "shalom".

Benoît XVI a ouvert son bref discours citant le cantique d'action de grâces chanté par Moïse après avoir traversé la Mer Rouge. "Votre visite me procure une grande joie et m'encourage à chanter avec vous ce même cantique de remerciements pour le salut obtenu. Le peuple d'Israël a été libéré à plusieurs reprises des mains des ennemis, et pendant les siècles d'antisémitisme, au cours des moments dramatiques de la Shoah, la main du Tout-puissant l'a soutenu et guidé. La prédilection du Dieu de l'Alliance l'a toujours accompagné en lui donnant la force de surmonter les épreuves. Votre communauté juive, présente à Rome depuis plus de deux mille ans, est le témoignage de cette attention divine".

"L'Eglise catholique -a poursuivit le Pape- vous est proche et amie... Depuis le Concile Vatican II, cette estime et cette confiance réciproque ne cessent de croître. Des relations toujours plus fraternelles et cordiales se sont développées, s'intensifiant pendant le long pontificat de mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II".

"Dans le Christ, nous partageons le même héritage des Pères, pour servir le Tout-puissant...greffé sur l'unique 'tronc saint' du Peuple de Dieu. Cela nous rend, nous chrétiens, conscients qu'unis à vous, nous avons la responsabilité de coopérer au bien de tous les peuples, dans la justice et la paix, dans la vérité et dans la liberté, dans la sainteté et l'amour. A la lumière de cette mission, nous devons dénoncer et combattre avec vigueur la haine et les incompréhensions, les injustices et les violences qui continuent à semer préoccupation dans les âmes des hommes et des femmes de bonne volonté. Dans un tel contexte, comment ne pas être attristé et préoccupé par les fréquentes manifestations d'antisémitisme ?"

Le Saint-Père a conclu en exprimant au Grand Rabbin ses voeux pour sa mission et affirmant que "nombreux sont les défis et les nécessités, à Rome comme dans le monde, qui nécessitent d'unir nos mains et nos coeurs pour de concrètes initiatives de solidarité, de justice et de charité. Ensemble, nous pouvons collaborer pour transmettre le flambeau du Décalogue et de l'espérance aux jeunes générations".

Le Grand rabbin de Rome a pour sa part invité Benoît XVI a se rendre à la synagogue, comme son prédécesseur Jean Paul II l'avait fait il y a près de vingt ans. La visite de ce dernier à la synagogue de Rome, le 16 avril 1986, à l'invitation du Grand rabbin d'alors Elio Toaff, avait symbolisé de façon spectaculaire le rapprochement avec le judaïsme opéré par l'Eglise catholique après deux millénaires d'antijudaïsme.

Le Grand rabbin Segni a rendu hommage au "rôle déterminant" de Benoît XVI dans le dialogue judéo-chrétien pendant le pontificat de Jean Paul II, en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il s'est félicité de ses condamnations réitérées de l'antisémitisme et du "terrorisme fondamentaliste" depuis le début de son pontificat, et de son attention envers l'Etat d'Israël, "référence essentielle et centrale pour tout le peuple juif".

Dans cette rencontre de deux responsables religieux, le discours du pape ne contenait aucune allusion à la situation internationale. Par contre, devant le corps diplomatique le 9 janvier, Benoît XVI avait dénoncé le terrorisme qui "se pare du bouclier d'une religion". Il avait également souligné le droit pour Israël a "exister pacifiquement" au Proche-Orient et celui du peuple palestinien à se doter "d'institutions démocratiques". (information : Service de presse du Vatican-VIS)

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