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FlashPress - Infocatho
du 15 au 17 janvier 2006 (semaine 03)
 

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2006-01-17 -
IL NOUS EST DIFFICILE D'ADMETTRE VATICAN II.

Devant les journalistes de l’Association des Journalistes de l’information religieuse, l’AJIR, le supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay a voulu minimiser les oppositions entre cette dernière et le Vatican.

Mgr Bernard Fellay a exprimé sa certitude que le dénouement du conflit survenu en 1988 entre Jean Paul II et Mgr Lefebvre aboutirait sous l'égide du nouveau pape. Mais, ne serait-ce qu'à propos de la liberté religieuse ou des dialogues œcuménique et interreligieux, il a laissé entrevoir qu'un large fossé sépare encore les deux parties.

" Il faut du temps, leur a-t-il déclaré, pour lever la méfiance réciproque. Mais je suis pour ma part convaincu que nous aboutirons. Nous avons eu une discussion longue, la plus fructueuse de toutes, et abordé des questions de fond. Rome veut régler rapidement le problème et l'audience papale, que nous avons sollicitée en mai dernier, nous a vite été accordée."

"... Le Magistère privilégie une approche pragmatique. Nous, nous freinons car nous ne voulons pas d'une solution en surface. Le pape a chargé le cardinal Castrillon Hoyos de dialoguer avec nous. Celui-ci, dans une interview à une télévision italienne, a expliqué que nous ne sommes pas hérétiques mais que nous devons les uns et les autres rechercher une communion plus parfaite. C'est un langage nouveau."

Et de préciser : "Avec Benoît XVI, la discussion va se concentrer sur la question de l'acceptation du concile. Nous allons repartir de la formule proposée en 1988 par Mgr Lefebvre - "Nous acceptons le concile examiné à la lumière de la Tradition." .. Ce qui est en jeu, pour nous, derrière le terme ambigu de "liberté religieuse", c'est la relation entre l'Eglise catholique et l'Etat. Les pères conciliaires ont considéré que l'Eglise devait s'adapter aux changements de mentalité et aux bouleversements démographiques pour justifier la fin de l'Etat catholique. Sur le fond, nous comprenons mais c'est sur le principe explicatif que nous sommes en désaccord. "

"... Au concile, le cardinal Bea l'a emporté en faisant introduire, dans le décret "Dignitatis humanae" la reconnaissance de la laïcité de l'Etat, c'est-à-dire la neutralité de celui-ci par rapport à toutes les religions, comme principe même. Ce qui a affaibli encore plus l'Eglise catholique."

"... Le pape Benoît XVI a la volonté de relire le concile, de le présenter autrement. par sa clarté, sa précision et sa volonté de poser de vraies questions. Mais à mon sens il ne va pas aujourd'hui assez loin."

A la question : "Revendiquez-vous un statut à part au sein de l'Eglise catholique?", Mgr Fellay répond : "Rome nous l'accordera probablement. Mais, justement, nous ne souhaitons pas être mis à part et jouer le rôle des derniers dinosaures. Rome évoque à notre propos le "respect d'un charisme particulier". Mais ce que nous souhaitons, c'est que ce charisme redevienne la norme de tous,  … avec le statut d’une Administration apostolique. Concernant l'autorité de l'évêque, nous aurions un régime d'exemption, comme c'est le cas dans le diocèse de Campos au Brésil. Rome permettait aux fidèles de la Fraternité saint Pie X de bénéficier d'une autorité parallèle sans se soustraire pour autant à l'évêque local."

Mgr Fellay critique l'œcuménisme tel que le voit le cardinal Kasper : promouvoir l'unité dans la pluriformité. "La variété dans l'unité, d'accord mais jusqu'où?" Quant au dialogue interreligieux, "N'oublions pas, dit Mgr Fellay, que quand il était encore le cardinal Ratzinger, il n'était pas favorable à la rencontre interreligieuse d'Assise. Dialoguer avec les autres religions, pourquoi pas? Mais cela dépend de la position de l'Eglise." (source : AJIR)

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