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2006-01-24 -
BENOÎT XVI EXPLIQUE LE SENS DE SON ENCYCLIQUE.
Benoît XVI prenant la parole devant le congrès organisé par le Conseil pontifical Cor Unum les 23 et 24 janvier en a commenté le thème tiré de la 1ère épître de Paul aux Corinthiens: "Mais de toutes, la charité est la plus grande".
Dans son discours prononcé le 23 janvier, il a ainsi longuement exposé le contenu de sa première encyclique, intitulée: Deus Caritas est, "Dieu est amour", qui sera publiée mercredi.
"Le voyage cosmique dans lequel Dante entend entraîner son lecteur -a dit le pape en introduction- s'achève devant la lumière perpétuelle qu'est Dieu, une lumière qui est, écrit l'auteur de la Divine Comédie, 'l'amour qui fait se mouvoir le soleil et toutes les étoiles'".
Le Dieu apparant au centre de l'aura, que Dante décrit, "a un visage humain..., un coeur humain". Le pape a alors expliqué que la vision dantesque montre la continuité entre la foi en Dieu des chrétiens et la recherche que développe la raison... En même temps se fait jour une nouveauté dépassant toute recherche humaine... La nouveauté d'un amour qui a poussé Dieu à prendre un visage humain, à en assumer la chair et le sang... L'Eros de Dieu n'est pas une simple force cosmique primordiale, mais l'amour qui a créé l'homme, qui se penche sur lui".
"Le mot amour -a dit le pape- est tellement utilisé aujourd'hui que l'on a presque peur de le prononcer... Cependant...c'est une expression de la réalité primordiale...de ce que nous devons nous réapproprier...pour qu'il puisse illuminer notre vie. La conscience de ce fait m'a poussé à choisir le thème de l'amour pour ma première encyclique. Je souhaite exprimer pour notre temps et notre existence quelque chose semblable à ce que Dante a récapitulé dans sa vision".
"Il s'agit en effet -a t-il poursuivi- de la conversion de la foi en une vision et une compréhension qui nous transforme. Mon désir était de faire ressortir la foi...en ce Dieu qui a pris le visage et le cœur humain... A une époque où...nous assistons à l'abus de la religion pour l'éloge de la haine... nous avons besoin d'un Dieu vivant qui nous aime jusqu'à la mort. Ainsi, dans cette encyclique, les thèmes de Dieu, du Christ et de l'amour sont soudés et constituent un guide central de la foi chrétienne".
"Une première lecture pourra susciter l'impression que l'encyclique se divise en deux parties dissociées entre elles, la première théorique qui parle de l'essence de l'amour et la seconde qui parle de la charité ecclésiale, des organisations caritatives. Ce qui m'intéresse c'est l'unité de ces deux thèmes qui ne se comprennent bien que s'ils sont vus comme une chose unique.... Partant de l'image chrétienne de Dieu, il faut montrer comment l'être humain est créé pour aimer et comment cet amour qui initialement apparaît comme éros entre homme et femme, peut ensuite se transformer intérieurement en agape, en don de soi à l'autre".
"Sur cette base, il faut proclamer que l'essence de l'amour de Dieu et du prochain...est le centre de l'existence chrétienne, est le fruit de la foi" et "dans une seconde partie il faut mettre en valeur l'acte personnel d'Agapé qui ne peut jamais être qu'individuel, mais qui se convertit en acte essentiel de l'Eglise comme communauté: il faut la forme institutionnelle qui s'exprime dans l'action communautaire de l'Eglise".
"L'organisation ecclésiale de la charité -a conclu le pape- n'est pas une forme d'assistance sociale qui s'ajoute casuellement à la réalité de l'Eglise...elle en fait partie, en échange de son naturel...elle doit être visible de quelque façon que ce soit au Dieu vivant... Le spectacle de l'être humain qui souffre nous touche au plus profond du cœur. Mais l'engagement caritatif va bien au-delà de la simple philanthropie. Dieu même nous demande d'alléger la misère... C'est à Lui que nous donnons le monde qui souffre" et "plus nous le Lui offrirons clairement et consciemment comme don, plus efficace sera notre amour pour changer le monde". (source et information : Agence Fides)
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