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du 22 au 24 janvier 2006 (semaine 04)
 

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2006-01-24 -
FÉMINISME, CLÉRICALISME ET SACREMENT.

Ils et elles se sont réunis pendant deux jours à Paris, pour "briser le silence" de l'Eglise sur l'ordination sacerdotale de femmes prêtres et plaider en faveur de "l'égalité et la parité" dans l'Eglise.

"Nous voulons briser le silence, nous voulons que la question de l'ordination des femmes soit débattue, un débat dans lequel différents choix seraient respectés", a expliqué à la presse la théologienne Marie-Thérèse van Lunen Chenu, fondatrice en 1970 de l'association Femmes et hommes en Eglise, qui milite pour les "droits des femmes" dans l'Eglise et qui organisait vendredi et samedi ce colloque international sur ce sujet.

"Cette question de l'ordination, elle est émergente. Nous, nous soutenons des cheminements divers. Mais l'Eglise préfère se taire, donnant des arguments soi-disant indiscutables, en fait idéologiques", pour refuser l'accès des femmes à la prêtrise, a-t-elle expliqué, sans aborder le problème fondamental qui est celui de la réalité sacramentaire du sacerdoce au travers de la tradition apostolique et patristique.

"Je suis épouvantée par le retard que prend l'Eglise. Aussi, rien ne se fera sans ruptures", a-t-elle ajouté, critiquant notamment la décision de Jean Paul II "d'interdire", selon elle, toute discussion "sur ce sujet tabou".

Elle a affirmé "respecter pleinement les ordinations", qu'elle a qualifiées "d'alternatives", faites ces dernières années sans l'aval de l'Eglise catholique et qui ont entraîné l'excommunication. Si l'Eglise catholique romaine refuse l'ordination des femmes, elle est acceptée en revanche depuis 1994 dans l'Eglise anglicane et dans l’Église luthérienne de Suède. Chez les protestants, les femmes peuvent devenir pasteurs.

Elle a en revanche rappelé que certaines femmes aussi refusaient le sacerdoce parce qu'il "renforçait le cléricalisme". "Pour les femmes prêtres, la prêtrise ne participe pas d'une structure de pouvoir", a insisté Mme Fresen, chargée de la formation théologique des femmes candidates au sacerdoce.

Présente dans l'assistance, Geneviève Beney, seule femme française ainsi "ordonnée", en juillet 2005 à Lyon, a assuré que déjà dix femmes avaient été ordonnées dans le monde et que 64 "attendaient de l'être".

D'autres congressistes ont donné des chiffres plus élevés - une centaine", en particulier en Allemagne, Autriche, France, Suisse, Suède, Etats-Unis, Canada, Inde et Mexique, selon la théologienne Patricia Fresen -, faisant état d'"ordinations secrètes".

Parmi les intervenantes, Michèle Jeunet, religieuse de la communauté Notre-Dame du Cénacle, à Versailles, s'est dite "disponible" pour la prêtrise, sans envisager quant à elle "une rupture avec une Eglise qui évolue, qui n'est plus ringarde".

"Depuis que je me suis convertie, à 18 ans, j'ai senti la vocation religieuse. J'aime beaucoup l'Eglise catholique romaine. Je suis heureuse comme religieuse. Mais il faut briser cette loi du silence car il y a une injustice faite aux femmes. C'est une infidélité au Christ et à l'Evangile", a-t-elle estimé. (information : femmes et hommes dans l'Église)

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