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du 28 au 31 janvier 2006 (semaine 05)
 

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2006-01-31 -
LE DROIT, LA PASTORALE ET LA VÉRITÉ.

Dans un discours nuancé et motivé, le pape a rappelé que les formalités juridiques prévues pour la reconnaissance de la nullité d’un mariage n'ont pas à confondre "charité pastorale", "attention complaisante" avec "l'intégralité du mystère chrétien".

En effet, a dit Benoît XVI le samedi 28 janvier, "le principe de l'indissolubilité du mariage" appartient "à l'intégralité du mystère chrétien". Dans le même temps, "La vérité recherchée dans les procès de nullité de mariage n'est pas une vérité abstraite", c'est pourquoi, il invite à chercher "à prévenir les nullités de mariage" et "à travailler afin que les conjoints résolvent leurs éventuels problèmes et trouvent le chemin de la réconciliation".

En juillet dernier, lors de sa rencontre avec les prêtres de la Vallée d'Aoste, Benoît XVI avait souligné la complexité des cas des divorcés remariés, souvent convertis après coup et qui souffrent de ne pas avoir accès à l'Eucharistie.

Benoît XVI
a tenu à signaler que, pendant le Synode sur l'Eucharistie d'octobre dernier, les Pères synodaux "ont invité les tribunaux ecclésiastiques à faire tout leur possible pour que les fidèles qui ne sont pas mariés canoniquement puissent régulariser au plus vite leur situation matrimoniale" pour pouvoir communier.

Par ailleurs, "la législation canonique -a-t-il dit- et la récente Instruction sembleraient, à première vue, limiter cette impulsion pastorale, comme si la principale préoccupation était de compléter les formalités juridiques prévues avec le risque d'oublier la but pastoral du procès. Une opposition se cache derrière cette formulation entre droit et pastorale en général".

Ne voulant pas aborder trop vite la complexité d'une telle question, il a affirmé :
"En cette première rencontre avec vous, je préfère plutôt me concentrer sur ce que représente le point de rencontre fondamental entre droit et pastorale: l'amour pour la vérité". Dans ce contexte, le Saint-Père a rappelé que "l'objectif du procès est la déclaration de la vérité par un tiers impartial", après que  les parties aient présenté les preuves "lors d'un temps de discussion approprié... Tout système de procédure doit donc assurer l'objectivité, la rapidité et l'efficacité des décisions des juges".

Le Pape a ensuite signalé que les procès peuvent traiter des matières "qui dépassent la capacité de disposer des parties, dans la mesure où elles concernent les droits de toute la communauté ecclésiale". C'est dans ce contexte que "se situe le procès de déclaration de nullité d'un mariage: en effet le mariage, dans sa double dimension naturelle et sacramentelle, n'est pas un bien dont disposent les époux, et tenant compte de son caractère social et publique, il n'est pas possible de prétendre à une auto-certification".

Après avoir précisé "qu'aucun procès est 'contre' l'autre partie, comme s'il a'agissait d'infliger un dommage injuste", Benoît XVI a dit que "le but du procès est par contre de déclarer la vérité sur la validité ou l'invalidité d'un mariage concret, c'est à dire sur une réalité qui fonde l'institution de la famille et concerne en grande mesure l'Eglise et la société civile".

"Le critère de la recherche de la vérité" lors du procès, dit-il, conduit à l'aspect de "sa valeur pastorale, qui ne peut être séparée de l'amour de la vérité. Il se peut que la capacité pastorale soit parfois contaminée par des comportements complaisants envers les personnes...mais en réalité, ces comportements ne répondent pas au bien des personnes ni à celui de la communauté ecclésiale".

"La vérité recherchée dans les procès de nullité matrimoniale n'est toutefois qu'une vérité abstraite, séparée du bien des personnes. C'est une vérité qui s'intègre à l'itinéraire humain et chrétien de chaque fidèle. Il est donc très important que sa déclaration arrive en temps raisonnables".

Le Pape a souligné "l'importante obligation de faire que le travail institutionnel de l'Eglise dans les tribunaux soit toujours plus proche des fidèles", d'essayer "de prévenir les nullités matrimoniales...et de faire le possible pour que les époux résolvent leurs problèmes éventuels et trouvent la voie de la réconciliation".

"J'espère -a-t-il conclu- que ces réflexions aident à mieux faire comprendre comment l'amour de la vérité relie l'institution du procès canonique de nullité matrimoniale au vrai sens pastoral qui doit animer de tels procès."

Ce samedi 28 janvier, il recevait le Doyen, les Juges, les Officials et autres collaborateurs du Tribunal apostolique de la « Rote romaine », à l'occasion de l'inauguration de son année judiciaire. Le tribunal de la Rote est chargé de mener les instructions concernant la reconnaissance juridique de la nullité d’un mariage. (source : Service de presse du Vatican-VIS)

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