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du 1 au 4 février 2006 (semaine 05)
 

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2006-02-04 -
LA MÉMOIRE DE DIETRICH BONHOEFFER.

Des chrétiens dans le monde entier ont commémoré, le 4 février, le 100e anniversaire de la naissance de Dietrich Bonhoeffer, le théologien luthérien allemand exécuté par les nazis pour son opposition au régime d'Adolf Hitler. 

"C'est un saint - au sens protestant du terme", a déclaré l'évêque luthérien allemand Wolfgang Huber. Dietrich Bonhoeffer, né le 4 février 1906 à Breslau, dans ce qui était alors l'Allemagne, mais qui est aujourd'hui la ville polonaise de Wroclaw, s’oppose dès avril 1933 à l’antisémitisme du régime nazi et fait partie de l’"aile radicale” de l’Eglise confessante, qui refuse tout compromis avec le régime nazi. Il dirige, à partir de 1935, le séminaire pastoral de Finkenwalde, qui sera ensuite fermé par les nazis.

Proche des auteurs de l’attentat manqué du 20 juillet 1944 contre Hitler, il est accusé de complicité dans cette tentative d'assassinat, et, à 39 ans, il est exécuté par pendaison le 9 avril 1945, dans le camp de concentration de Flossenbürg, en Bavière.

Bonhoeffer est aujourd'hui connu comme les l'un des théologiens protestants les plus cités dans le monde, et des églises et des centres paroissiaux portent son nom, et de nombreux livres et films racontent le récit de sa vie.  La commémoration de sa naissance est organisée par le Conseil oecuménique polonais à Wroclaw, en présence de l'évêque luthérien Huber, de l'archevêque de Cantorbéry primat de la Communion anglicane, Rowan Williams, et de l'évêque luthérien polonais Ryszard Bogusz. 

Renate Wind, une théologienne de Munich et biographe de Dietrich Bonhoeffer, pense qu'il "ne faut pas le commémorer, mais lui répondre". Dietrich Bonhoeffer avait écrit que "l'Eglise n'est l'Eglise que lorsqu'elle existe pour les autres". S'inspirant du théologien, elle précise que sa vision est celle d'une Eglise qui ne se cache pas derrière les murs de l'église ou s'accroche à des privilèges, mais prend position en faveur de groupes et de personnes marginalisées, persécutées et isolées.

"La violence est et sera toujours un péché - il savait cela", précise Renate Wird, en évoquant son rôle dans la résistance. "Il était convaincu que si les autorités politiques agissaient de manière inhumaine, c'était la mission de l'Eglise "non seulement de panser les victimes de la roue", mais d'empêcher la roue de tourner.

Rappelons que peu avant l'éclatement de la deuxième guerre mondiale, Dietrich Bonhoffoer avait pu rejoindre les Etats-Unis où des amis lui avaient trouvé une place d'enseignant. Mais quelques semaines plus tard, il avait décidé de revenir en Allemagne estimant que sa place était aux côtés de son peuple.
(source : apic - ENI)

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