-
2006-02-07 -
L'ÉGLISE GRECQUE PRENDRAIT SES DISTANCES AVEC L'ÉTAT.

L’archevêque orthodoxe d’Athènes,  Mgr Christodoulos, a pour la première fois lundi 5 février, évoqué une éventuelle prise de distance dans ses relations avec l'Etat, une "séparation de velours", a-t-il dit.

Face au débat, grandissant en Grèce, sur une séparation de l'Eglise et de l'Etat, la plupart des évêques du Saint-Synode qui n’étaient pas favorable à toute perspective de laïcisation du pays, sont actuellement enclins à étudier d'une manière renouvelée, les relations entre l'Église et l'État, sans que ce soit une véritable "séparation".

L'Eglise jouit d'une forte influence, y compris électorale, dans un pays orthodoxe à 95%. C'est pourquoi le premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, avait d'ailleurs exclu toute séparation en lançant en janvier le chantier d'une révision constitutionnelle.

Selon deux récents sondages, une majorité des Grecs sont toutefois désormais en faveur d'une telle réforme, tandis que la gauche et les militants des droits de l'homme réclament une meilleure délimitation des rôles, sans "séparation".

"S'il est nécessaire que nous fassions une séparation de l'Eglise et de l'Etat, pourquoi nepas le faire sous la forme d'une séparation de velours, dans le cadre de laquelle éventuellement l'Eglise ne serait pas présente lors de la prestation de serment du chef de l'Etat et du gouvernement", a lancé le prélat au cours d'une conférence à Athènes.

Sur cette question, Mgr Christodoulos a précisé : "nous n'irons pas avec des tanks hors du parlement". "Mais nous ne voulons pas que les icônes (qui figurent notamment dans les tribunaux) soient descendues, ni que soient supprimées les cours de religion", obligatoires dans les écoles, a-t-il toutefois ajouté. L'archevêque d'Athènes est souvent critiqué dans le pays pour son interventionnisme tous azimuts dans les affaires publiques. (source et information : Agence ANA)

Retour aux dépêches