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du 15 au 17 février 2006 (semaine 07)
 

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2006-02-17 -
EN SIGNE D'UNITÉ, PÂQUES CÉLÉBRÉE LE MÊME JOUR.

Le patriarche de l'Église arménienne de Cilicie a proposé à l’assemblée de Porto Alegre que tous les chrétiens célèbrent le même jour Pâques, comme expression de l’unité, une idée qu’a immédiatement appuyé le cardinal Walter Kasper.

"J'ai rêvé que toutes les Églises du monde célèbreraient la résurrection de notre Seigneur commun ensemble, le même jour, comme l'une des expressions visibles de l'unité chrétienne", a déclaré Aram 1er dans son rapport devant l'assemblée générale du Conseil oecuménique des Eglises (COE), dont il est président.

"Cette proposition, et celle de la reconnaissance mutuelle des baptêmes seraient des pas énormes" pour l'oecuménisme, a déclaré le cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, ajoutant que l’une des solutions possibles à une controverse sensible de plus de 500 ans, pourrait être celle d’une date fixe, qui serait par exemple le premier dimanche d'avril.

En effet catholiques et orthodoxes fêtaient Pâques ensemble jusqu'à l'instauration du calendrier grégorien, en 1582, en décalage de 13 jours par rapport à l'ancien calendrier julien, conservé alors par les orthodoxes.

Depuis cette date, sauf exceptions -comme 2004 et 2007- les catholiques, les protestants, les orthodoxes du Patriarcat de Constantinople, qui ont rallié le "grégorien" en 1920, les anglicans, et les arméniens fêtent Pâques ensemble. Les orthodoxes russes, les Coptes, les Ethiopiens, la célèbrent plusieurs semaines après puisqu’ils en sont restés au calendrier julien pour leur cycle liturgique.

La proposition du patriarche Aram 1er a rencontré une large adhésion.

"Une date fixe, c'est bien. Mais je souhaite plus tôt le dimanche compris entre le 15 et le 22 avril, c'est plus logique par rapport à Nicée", affirme le métropolite syrien-orthodoxe Mar Ggeorge Saliba, qui vit au Liban.

Mgr Niphan Sakoly, représentant à Moscou de l'Eglise grecque-orthodoxe s'est dit "d'accord". "Il faut discuter. Avec le langage de l'amour, tout est possible", a-t-il dit.

"C'est fini les guerres de calendrier qui ont jalonné notre histoire!", dit Mar Severius Sawirios Malke Mourad, évêque syrien-orthodoxe, à Jérusalem.

Mar Coorilas, métropolite malankar (orthodoxe), de Bombay, estime que "c'est une très bonne idée, que, plus tard, les Russes accepteront peut-être".

Chez les Russes et les Coptes, les réticences demeurent fortes, même si la règle est restée celle, fixée au Concile de Nicée en 325: Pâques est célébré le premier dimanche qui suit la première pleine lune de printemps.

"Pâque ensemble, d'accord, mais en respectant Nicée. Que les Occidentaux nous rejoignent! Nous suivons notre tradition, c'est plus important que plaire à l'opinion publique", estime l'archiprêtre Vsevolod Chaplin, du patriarcat de Moscou.

"Nous ne pouvons changer la règle de Nicée", assure l'évêque copte égyptien Antonios Shenouda.

"Il faudrait d'abord un Concile, entre orthodoxes, et le dernier remonte à 787", explique Antoine Arjakosky, orthodoxe, directeur de l'Institut d'études oecuméniques d'Ukraine. (source : Assemblée de Porto Alegre)


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