Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 15 au 17 février 2006 (semaine 07)
 

-
2006-02-17 -
A PORTO ALEGRE, RAPPROCHEMENT OU UNITÉ.

Tous les chrétiens réunis à Porto Alegre (sud du Brésil) militent pour l'œcuménisme, mais avec points de vue différents : pour les uns se rapprocher au maximum, pour les autres se rejoindre dans une véritable réunification des Églises.

Pour le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil oecuménique des Églises (COE)qui regroupe 550 millions de fidèles,  les chrétiens ont en commun une "identité" et que leur "pluralité religieuse" doit s'épanouir, ce qui signifie pour les uns un rapprochement, pour d’autres, une réunification.

Eunice Santana, une femme prêtre des Disciples du Christ de Porto Rico, communauté protestante, pense que "le but de l'oecuménisme n'est pas de créer une Eglise unique, mais de marcher ensemble".

"Nous devons nous rapprocher, nous écouter mieux" malgré les obstacles comme les divergences entre Églises sur la guerre en Irak, ajoute-t-elle.

Coordinatrice de formation oecuménique de laïcs au Brésil, Renata de Castro Menezez, souligne que "l'Église catholique, qui connaît tant de blocages, veut une Eglise réunie" alors que "la majorité des participants veulent l'unité des chrétiens. C'est la différence".

Le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, insistant sur "la réconciliation des chrétiens dans l'unité de la seule Église du Christ", donne une autre orientation à l’œcuménisme : "Nous voulons poursuivre cet élan d'espoir et de promesses, comme nous intensifions nos efforts pour atteindre ce jour où les chrétiens seront unis pour proclamer le message évangélique de salut pour tous".

"Nous voulons la réunification, une seule Église, mais nous en sommes très loin", affirme pour sa part le métropolite orthodoxe Domatien de Vidin (Bulgarie). "Certes, nous sommes plus proches des catholiques, car les raisons du schisme (de 1054) sont surtout politiques. Mais nous ne communions pas ensemble. Quand nous aurons la communion commune, les autres obstacles théologiques disparaîtront".

"Avec les catholiques, le dialogue va être plus ouvert encore avec Benoît XVI, reconnaît le théologien orthodoxe Todov Sabev. Nous avons tous fait des erreurs dans le passé. Mais que de difficultés! Nous connaissons, entre orthodoxes, des divisions. Et il y a des fondamentalistes chez nous, chez les protestants, les évangéliques et les catholiques. Ils risquent de refuser toute unification »

"Les rapports avec les orthodoxes, avec lesquels nous sommes plus proches, s'approfondissent, constate en effet le cardinal Kasper. "Je suis allé à Moscou, ils viennent à Rome. Hélas, le moment n'est pas venu d'une rencontre en Russie entre le patriarche de Moscou, qui ne veut pas, et Benoit XVI. Mais le pape est très ouvert à l'oécuménisme."

Par contre il est plus nuancé devant la montée en puissance des Pentecôtistes et Évangéliques, en particulier en Amérique latine, notamment au Brésil, ce qui est, à ses yeux, une nouvelle donnée qui modifie la vie religieuse et doit en modifier les comportements.

"Avec les Évangéliques, nous avons eu des rencontres en Afrique, à Sao Paulo au Brésil. C'est un défi nouveau, mais le dialogue au sens strict n'est pas possible, car ils sont très prosélytes. Ils n'onT pas de véritable théologie. Mais parler ensemble de la vie, c'est possible", a-t-il dit.

"Cela doit nous faire repenser nos propres méthodes pastorales. Nous pouvons faire notre autocritique, et réfléchir aux raisons qui font que des fidèles nous quittent. Pourquoi cela est-il arrivé? Nous avons besoin de laïcs bien préparés, et peut-être de nous appuyer sur de petites communautés", a poursuivi le cardinal Kasper. (source : Assemblée de Porto Alegre)


Retour aux dépêches