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2006-02-24 -
UNE OUVERTURE VERS LA CHINE CONTINENTALE.

Lors de sa conférence de presse jeudi, l'archevêque Mgr Joseph Zen Ze-kiun a estimé que sa promotion confirmait que le pape " accordait grande valeur à la Chine. J’espère que nous serons capable de renouer une amitié entre la Chine et la Vatican."

Or, dès cette nomination, Pékin a mis en garde jeudi l'archevêque de Hong Kong, connu pour ses critiques sur la situation religieuse en Chine, de ne pas mélanger politique et religion. "Nous avons pris note que Joseph Zen a été nommé cardinal par le Vatican", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Jianchao, lors d'un point de presse régulier.

"Nous recommandons aux personnalités religieuses de ne pas se mêler de politique", a-t-il dit. M. Liu a également souhaité que cette nomination ne provoque pas d'instabilité sociale à Hong Kong. "Nous espérons que toutes les communautés à Hong Kong maintiendront la stabilité sociale et l'harmonie et le développement de Hong Kong", a-t-il indiqué.

Si la Chine et le Vatican n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis l'expulsion d'un ambassadeur du Vatican en 1951, les contacts informels entre le Saint-Siège et Pékin se sont cependant multipliés depuis la mort de Jean Paul II, Benoît XVI faisant du rétablissement de relations diplomatiques avec la Chine l'une des priorités de son pontificat.

"Tout le monde admet que la situation n'est pas normale... Il y a un désir de normalisation de chaque côté", et ceci doit être entrepris dans l'estime réciproque, la clarté des points de vue et le respect de chacune des parties en cause, fait-on rmarquer à Rome.

En novembre 2005, Mgr Zen Ze-kiun avait joint sa voix aux autres responsables d'Eglise de Hongkong pour rejeter une proposition gouvernementale de réforme constitutionnelle, qu'ils avaient alors qualifié d'injuste. Il n'avait pas hésité à appeler les chrétiens à manifester début décembre contre la proposition et à réclamer le suffrage universel.

"Où allons-nous? Nous devons savoir quelle sera la seconde étape. Nous devons avoir un calendrier indiquant quand sera réalisé l'objectif final. Même si nous ne pouvons obtenir un calendrier, nous devrions savoir quelles démarches seront entreprises pour atteindre cet objectif"? s'était alors interrogé Mgr Joseph Zen Ze-kiun lors d'une conférence de presse.

Le nouveau cardinal a estimé jeudi que "le pape désire améliorer les rapports avec tous", et se dit "sûr que si cela a lieu, ce sera bénéfique pour l'Eglise comme pour le peuple chinois tout entier".

L'évêque de Hongkong a reconnu "avoir prononcé de temps en temps des paroles critiques" envers la Chine continentale et être alors tenu "à distance" par les autorités. A la question de savoir s'il deviendra l'homme du dialogue avec Pékin, il a répondu ne pas savoir encore le rôle qu'il jouera à l'avenir. Mais il a affirmé que, comme cardinal, il pense avoir "plus facilement accès aux autorités" chinoises.

Il était en effet impossible de nommer cardinal un évêque « clandestin ». Il était tout aussi impensable que ce soit un cardinal de Taïwan qui établisse ces relatons « améliorées ». (information : VIS)

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