Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 9 au 11 mars 2006 (semaine 10)
 

-
2006-03-11 - Indonésie
IL FAUT RESPECTER TOUTES LES SENSIBILITÉS.

Réunis à Djakarta, une centaine de responsables religieux, d'universitaires et de professionnels des médias ont débattu du thème : « La liberté de la presse et l'éthique », à la lumière des récents incidents concernant les caricatures danoises.

Invités à l'initiative de la Muhammadiyah , la seconde plus importante organisation musulmane de masse du pays, ils ont abordé la question des relations entre la presse et les religions.Résumant les débats, Din Syamsuddin, président de la Muhammadiyah , a déclaré que les délégués "soutenaient la liberté de la presse et défendaenit la liberté d'expression, mais soulignaient le principe que la liberté ne doit violer la sensibilité d'aucune religion".

Parmi les représentants religieux présents, se trouvaient, outre des membres de la Muhammadiyah , des délégués du Conseil des oulémas indonésiens, de la Conférence des évêques catholiques d'Indonésie, du Conseil des bouddhistes indonésiens ( Walubi ), du Conseil indonésien de l'hindouisme ( Parisada Hindu Dharma Indonesia ) et du Haut Conseil du confucianisme ( Matakin ).

Afin de prévenir la répétition d'un tel incident, le président du Conseil des oulémas a suggéré que les responsables des médias et ceux des religions se réunissent pour identifier « les domaines religieux » et la manière dont les médias devraient les aborder. Selon le P. Benny Susetyo, secrétaire de la Commission épiscopale pour les Affaires interreligieuses et l'ocuménisme, les médias « se doivent de reformuler leurs limites » et les responsables religieux ont un rôle à jouer en ce sens.

Pour le responsable du Haut Conseil du confucianisme, il est de la plus haute importance de veiller à « ce que personne ne se sente humilié ». Il a rappelé qu'encore récemment, le confucianisme était très mal considéré par nombres de musulmans en Indonésie et que, cependant, les confucéens n'avaient pas réagi à cet état de fait.

Oka Diputera, bouddhiste du Walubi, a rappelé qu'un temple bouddhiste à Manada, dans la province de Célèbes-Nord, avait été incendié, après qu'il eut été dit qu'un bouddhiste s'était interrogé, lors d'un colloque, sur les raisons pour lesquelles le prophète Mahomet ne pouvait pas être représenté graphiquement. La question avait provoqué la colère de participants musulmans qui avaient incité des coreligionnaires à attaquer le temple. "Les gens se mettent facilement en colère. C'est pourquoi les responsables religieux doivent guider leurs fidèles, afin qu'ils coexistent en menant une vie pacifique", a-t-il déclaré.

Selon Azyumardi Azra, recteur de l'Université islamique d'Etat de Djakarta, il faut prendre garde ainsi que certains médias l'ont fait en Europe, faire de cette affaire une affaire entre chrétiens et musulmans. Les caricatures participent d'un mouvement athée et anticlérical européen qui a, par le passé, pris pour cible des symboles chrétiens".

Pour ce qui est d
es appels au boycott des produits danois et à la rupture des relations diplomatiques avec le Danemark n'ont pas reçu un fort soutien, des participants soulignant qu'il fallait prendre garde à ne pas réagir par des mesures défavorables aux intérêts de l'Indonésie. (source : Eglises d'Asie-EDA)

Retour aux dépêches