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du 16 au 18 mars 2006 (semaine 11)
 

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2006-03-18 - Chine
UN DIALOGUE COMPRÉHENSIF EST POSSIBLE.

Selon l’évêque Hong Kong, Mgr Zen, récemment nommé au cardinalat, les critiques émises par le responsable de l'Association patriotique à son endroit trahissent sa crainte de voir les relations sino-vaticanes normalisées.

Le responsable en question, Anthony Liu Bainian, vice-président de l'Association patriotique et véritable patron de cette organisation, mise en place par les autorités communistes pour assurer leur contrôle sur les structures « officielles » de l'Eglise, avait accordé une interview à l'agence Reuters, le 8 mars dernier.

Le 23 février, Anthony Liu Bainian s'était contenté de déclarer que la nomination de Mgr Zen obéissait à « des considérations politiques » de la part du Vatican, sans plus de précision. Ce 8 mars, il a décrit Mgr Zen comme représentant une menace pour Pékin, comme l'était le pape Jean-Paul II pour le régime communiste en Pologne. Anthony Liu Bainian a précisé que l'évêque de Hongkong était « largement connu pour être un opposant au communisme ». Son élévation au cardinalat témoignait de « l'hostilité du Vatican à l'égard de la Chine ».

Le lendemain, 9 mars, à Hongkong, le cardinal Zen a réagi en rendant public un communiqué. Qualifiant les propos d'Anthony Liu Bainian "d'un peu surprenants  notamment en regard des commentaires plutôt neutres adoptés le 23 février par un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, puis le 7 mars par le ministre chinois des Affaires étrangères en personne, l'évêque de Hongkong a déclaré que les propos tenus par Liu Bainian indiquaient à quel point celui-ci était « inquiet » d'une normalisation éventuelle des relations entre Pékin et le Vatican."

"Si Liu Bainian aimait véritablement la Chine, déclarait Mgr Zen, il saurait persuader le gouvernement (chinois) de permettre le plein exercice (de cette liberté) pour le bien de l'harmonie sociale. Ainsi, nos responsables gouvernementaux pourraient se présenter la tête haute sur la scène internationale des droits de l'homme".

Enfin, répondant à l'accusation régulièrement lancée contre lui, à savoir qu'il agit sous l'influence de puissances étrangères, Mgr Zen a déclaré qu'il n'y avait « rien de plus ridicule  s'interrogeant si ce n'était pas « trop demander que d'espérer que nos dirigeants puissent un jour discerner ceux qui aiment véritablement leur patrie de ceux qui trahissent les vrais intérêts de la patrie.

Dans un entretien accordé à l'agence Ucanews, le 10 mars, Anthony Liu Bainian a paru revenir sur ses propos diffusés par Reuters. Il a ainsi déclaré que l'Eglise de Chine n'avait pas de position sur le caractère bienvenu ou non de l'élévation de Mgr Zen au cardinalat, car elle applique le principe « un pays, deux systèmes ». La nomination faite par le pape regarde le diocèse de Hongkong, et le Saint-Siège n'entretient pas de relations diplomatiques avec la Chine, a-t-il continué. Quant à la normalisation de ces relations, il a affirmé que « les catholiques (de Chine) n'y sont absolument pas opposés ».

Le même jour, à Pékin, Mgr Fang Xingyao, évêque officiel de Linyi et un des six vice-présidents de la Conférence «officielle» de l'Église catholique en Chine, a déclaré qu'une invitation du cardinal Zen à se rendre en visite en Chine continentale était à l'étude. « Le cardinal Zen a un rôle à jouer dans le développement des relations sino-vaticanes  a-t-il précisé. Un autre évêque « officiel », Mgr Zhan Silu, vice-président, comme Anthony Liu Bainian, de l'Association patriotique des catholiques chinois, a abondé dans le même sens, estimant que l'élévation au cardinalat de Mgr Zen « pouvait être avantageuse pour les relations entre la Chine et le Saint-Siège ».

« L'établissement de relations diplomatiques entre la Chine et le Saint-Siège est une orientation qui ne sera pas perturbée par de petites difficultés  a-t-il déclaré. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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