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du 16 au 18 mars 2006 (semaine 11)
 

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2006-03-18 -
LE CONGRÈS MONDIAL DES IMAMS ET DES RABBINS.

Du 19 au 22 mars a lieu à Séville le “Deuxième Congrès Mondial des Imams et des Rabbins pour la Paix”, auquel participait le P. Lacinza-Balda, religieux des Missionnaires d'Afrique, "Pères Blancs", qui est l’un des modérateurs de ces débats.

Le Congrès est organisé par la Fondation “Hommes de Parole”, avec pour objectif d’utiliser l’instrument de la parole humaine comme véhicule pour construire la paix entre des communautés différentes. Le premier Congrès avait été célébré à Bruxelles en 2005. Après de nombreuses questionnements, aussi de la part des organisations, Imams et Rabbins avaient pu y exprimer librement leurs idées à l’égard de la diversité religieuse et culturelle.

Le thème principal de ce Deuxième Congrès est l’importance vitale de l’éducation et la connaissance pour abattre les barrières des préjudices, des peurs et des insécurités dans les rapports entre leaders religieux musulmans et juifs.

Les organisateurs onnt demandé au Père Justo Lacunza-Balda, Président de l’Institut Pontifical des Etudes Arabes et Islamiques (Pisai), d’assumer la responsabilité de modérer la première session des débats. C’est la première fois qu’on demande à un représentant d’un Institut Pontifical du Saint-Siège de guider les discussions entre Imams et Rabbins qui représentent la communauté, les nations et les institutions du monde islamique et du monde hébraïque.

Le Congrès doit regrouper 53 rabbins, 62 imams et 71 experts des deux religions. Dans la liste des participants figurent des nations comme l’Italie, la Grande- Bretagne, la France, la Belgique, la Turquie, la Roumanie, le Canada, les Etats-Unis, Israël, la Pologne, la Norvège, le Danemark, le Venezuela, la Jordanie, Singapour, la Tanzanie, Iran, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, l’Estonie, le Tagikistan, la Russie, le Maroc, la Suisse, le Kenya, l’Ukraine, l’Allemagne et la Hollande.

"Dans la construction de la route de la Paix, a déclaré le P. Lacunza à l’agence Fides, le sujet de la religion est aujourd’hui le plus sensible et le plus fort. C’est pourquoi un Congrès comme celui de Séville devient un espace pour apaiser les colères, guérir les blessures et trouver de nouvelles façons de construire nos sociétés ensemble. Le dialogue constructif, la discussion libre, le changement d’idées et d’expérience signifie une marche supplémentaire pour affronter les conflits, les guerres et la violence."

... "Le dialogue n’est jamais perdu parce qu’il est communication de vie avec les autres, convictions transmises, valeurs enthousiastes, engagement commun dans un monde où l’indifférence, l’inertie et l’apathie sont des murs qui enferment la société et les nations. Le dialogue interreligieux et interculturel est la conséquence logique d’un monde global, interconnecté, interdépendant."

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L’importance de ce Congrès international,a-t-il également déclaeé, peut être résumé en trois points : la nécessité de se rencontrer, l’importance du thème choisi et l’attention aux rapports entre juifs et musulmans. Ces derniers mois la situation politique demande que les leaders religieux aient la possibilité et le désir de parler sur des questions qui touchent la vie sociale."

.. "Le dialogue entre chefs religieux ne peut pas devenir une idéologie sans contenu, mais au contraire un chemin pour travailler ensemble devant les défis de notre monde, de la pauvreté aux droits humains, de la liberté religieuse aux droits des minorités, de la précarité économique à la dignité de toute personne humaine."

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"Les problèmes concernent surtout le poids de l’histoire où les communautés juives pouvaient pratiquer leur religion non comme un droit de liberté religieuse, mais seulement car elle leur était accordée par les lois de l’Etat islamiste. Les 50 dernières années, de la création de l’Etat d’Israël à nos jours, les rapports entre chefs religieux juifs et musulmans ont été conditionnés par la question israëlo-palestinienne. Ce problème revient chaque fois que des chefs religieux juifs et musulmans se rencontrent. Un autre argument délicat concerne les livres de textes où on utilise souvent un langage inadéquat pour décrire la religion de l’autre. "

..." "Un problème ultérieur est l’idée très répandue entre les chefs religieux musulmans que les politiques européens et amér! icains soient fortement influencés par un lobby dirigé par l’Etat d’Israël. Tandis que les chefs religieux hébreux pensent que les chefs religieux musulmans favorisent la cause palestienienne et sont ennemis d’Israël et des Juifs. Les déclarations du mouvement Al-Qaeda et du président iranien ont bouleversé les rapports entre les chefs religieux juifs et musulmans. Même les attentats contre les synagogues et les mosquées ont empoisonné ultérieurement les rapports entre les chefs religieux juifs et musulmans." (source : Agence Fides)

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