Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 22 au 25 mars 2006 (semaine 12)
 

-
2006-03-25 -
LE DIFFICILE DOSSIER DES CATHOLIQUES INTÉGRISTES.

Au sortir du consistoire, plusieurs des cardinaux, consultés jeudi par Benoît XVI sur les modalités d'une réintégration dans l'Eglise catholique des catholiques intégristes de Mgr Marcel Lefebvre, ont laissé apparaître leurs divergences.

"La question soulevée par Mgr Lefebvre et la réforme liturgique voulue par le concile Vatican II" était l’un des  thèmes sur lesquels le pape a voulu entendre l'avis des cardinaux, réunis à huis clos à la veille du consistoire. Les termes du communiqué du Vatican laissent penser que la seule question négociable est la liturgie, avec un éventuel élargissement du droit de célébrer la messe en latin.

"Nos bras sont ouverts aux lefebvristes, il s'agit d'étudier le meilleur moyen" de les réintégrer, a déclaré à l'issue de la réunion le cardinal Dario Castrillon Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei en charge du dossier. "Dans chaque famille il y a des points de vue différents...Nous sommes en chemin, nous avons besoin de l'aide de Dieu", a-t-il ajouté.

Mais son exposé devant les cardinaux aurait donné lieu à de nombreuses interventions, selon ce qu'ont confié plusieurs participants tenus au secret sur le détails des débats. Selon l'archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre Ricard, si certains ont exprimé un désir de rapprochement, ils n'en n'ont pas masqué les obstacles.

"On ne peut quand même pas aller jusqu’à accepter deux rites différents dans l’Église latine ", ajoute un cardinal refusant de placer les lefebvristes sur le même plan que les Églises orientales qui bénéficient d’un statut à part. Plus profondément, des cardinaux s’interrogent aussi sur les divergences de fond entre Rome et les intégristes. "L’accord ne doit pas être réalisé à n’importe quel prix, observe l’un d’eux. Et les grands principes affirmés par Vatican II – liberté religieuse, œcuménisme – ne sauraient être mis de côté."

"Même si on peut dénoncer un certain nombre d’abus ou d’interprétations erronées du Concile, le texte conciliaire mérite d’être respecté et sauvegardé", avait confié récemment au quotidien La Croix le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard, et membre de la commission Ecclesia Dei. "On ne peut pas récuser l’apport conciliaire."

Le cardinal sud-africain Wilfrid F. Napier, archevêque de Durban, a déclaré à l'agence américaine CNS qu'il ne pensait pas que Benoît XVI recherchait un "oui ou non" des cardinaux. Pour lui, la situation des lefebvristes, différente selon les pays, nécessite une enquête "approfondie" avant de trouver une solution. (source : presse et agences)

Retour aux dépêches