Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 22 au 25 mars 2006 (semaine 12)
 

-
2006-03-25 -
LE PROCESSUS DE PAIX AU PAYS BASQUE.

"Nous avons l'impression que l'Eglise va avoir beaucoup à faire", a déclaré le jeudi 23 mars l'évêque de Saint-Sébastien, Mgr Juan Maria Uriarte, qui avait déjà servi d'intermédiaire entre l’ETA et le gouvernement espagnol.

Le clergé basque suit en cela son évêque : "J'étais prêt à faire sonner les cloches à toute volée" déclare le curé de la basilique de Begona, à Bilbao qui affirme avoir ressenti une "grande joie" à l'annonce du cessez-le-feu de l'ETA et fait sienne la disposition de l'Eglise basque à jouer un rôle catalyseur du processus de paix.

"Nous entrons dans la période la plus porteuse d'espoir" de ces dernières années au Pays basque, estime le père Jesus de Garitaonandia, 68 ans, qui appuie sans réserve le "dialogue et la reconciliation" dans une région où le clergé s'est souvent identifié avec les positions des nationalistes. Ce qui lui a valu des remontrances de la conférence épiscopale espagnole et des critiques de la classe politique, les plus dures émanant des conservateurs du Parti populaire (PP).

"Si être nationaliste signifie aimer son peuple, eh bien je suis nationaliste", dit sans détour le curé de Begona, assurant dans le même temps avoir toujours condamné le terrorisme et prôné la paix, sujet récurrent dans ses sermons dominicaux. Une grande partie des messes qu'il célèbre sont dites en euskera (langue basque), dans un quartier où le "père" du nationalisme basque, Sabino Arana, avait prêté serment de fidélité à la défense des "droits "du peuple basque.

Le P. Jesus de Garitaonandia insiste sur l'idée de reconciliation dans une région où il y a eu, dit-il, des victimes "dans tous les camps". Il défend le regroupement au Pays basque des détenus de l'ETA, répartis dans des prisons sur tout le territoire espagnol et en France. "C'est naturel qu'ils soient auprès de leurs familles et c'est ce que dit d'ailleurs la loi", affirme-t-il.

La basilique de Begona est située à proximité des bureaux de l'archevêché de Bilbao et de dépendances connues sous le nom de "maison d'exercices spirituels", où séjourne périodiquement depuis quatre ans le prêtre irlandais Alec Reid, négociateur du processus de paix en Irlande du Nord et qui a de nombreux contacts avec des organisations nationalistes basques. Pour lui, "le processus politique" au Pays basque "sera plus rapide qu'en Irlande du Nord". (information : Conférence épiscopale)

Retour aux dépêches