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du 26 au 30 mars 2006 (semaine 13)
 

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2006-03-29 - Rwanda
LE TÉMOIN RÉTABLIT LA VÉRITÉ.

Un témoin affirme que l’abbé Athanase Seromba n’a jamais donné l’ordre de détruire une église, provoquant la mort de 2000 personnes lors du massacre de Nyange au Rwanda en avril 1994, mais au contraire a tenté en vain de s’y opposer.

L'abbé Athanase Seromba, premier prêtre catholique jugé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), n'a pas donné l'ordre de détruire son église où sont mortes près de 2.000 personnes, affirme ce témoin devant le tribunal.
"Seromba ne m'a pas ordonné de détruire l'église", a protesté à plusieurs reprises le témoin Anastase Nkinamubanzi, qui conduisait le bulldozer qui a démoli l'édifice.

A l’inverse du procureur qui soutient que le prêtre a ordonné à ce conducteur de bulldozer de détruire l'édifice religieux qui a enseveli dans son effondrement les réfugiés tutsis, le conducteur en personne, M. Nkinamubanzi, a affirmé que ce sont les autorités de la commune de Kivumu, abritant l'église de Nyange, qui l'avaient "forcé", en le menaçant de mort, à démolir l'édifice religieux.
Il a précisé que la destruction de l'église, qu'il a située au 16 avril 1994, avait duré de 10h30 à 16 heures.

L'abbé Seromba, un Hutu de 43 ans, est accusé de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité. Il doit répondre  du massacre de ces 2.000 fidèles tutsis.

Selon le témoin actuellement détenu au Rwanda où il a été condamné à la prison à vie pour sa participation au génocide, l'abbé Seromba a même tenté en vain de s'opposer à la démolition. "Le P. Seromba a été attaqué par l'administration, les policiers communaux, des civils armés. Le P. Seromba ne pouvait rien faire", a affirmé M. Nkinamubanzi. Il a enfin réfuté les allégations selon lesquelles il aurait été payé par l'abbé pour exécuter la besogne.

Basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, le TPIR, créé par l'Onu, est chargé de rechercher et juger les principaux responsables du génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait, selon l'Onu, environ 800.000 morts, essentiellement dans la minorité tutsie. (source : Allafrica – information : Agence  du TPIR)

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