-
2006-04-09 - Vietnam
UN BÂTIMENT RESTITUÉ AUX JÉSUITES.
Les bâtiments d’un ancien centre pour étudiants à Hô Chi Minh-Ville, au Vietnam, ont été restitués aux jésuites, par décision du Premier ministre Pham Van Khai lui-même.
Déjà, l'an dernier, le gouvernement vietnamien avait restitué au diocèse de Hô Chi Minh-Ville l’ancien petit séminaire qui, depuis, a été transformé en "Maison de la culture de la tradition et de la foi".
L'ancien centre pour étudiants à Hô Chi Minh-Ville, revêt pour les catholiques et intellectuels de Saigon une très haute valeur symbolique. Le Premier ministre a officiellement pris la décision de demander à l’organisme utilisant actuellement les locaux de restituer à la Compagnie de Jésus les bâtiments de l’ancienne bibliothèque du Centre Alexandre de Rhodes. Cette restitution doit être achevée avant le 30 juin prochain, date du cinquantième anniversaire du retour des jésuites au Vietnam.
Le retour de cet établissement aux jésuites ravive dans l’esprit de beaucoup de catholiques vietnamiens certain nombre de souvenirs, tristes et joyeux, qui lui sont liés. Dans les années 1960 et au début des années 1970, le Centre Alexandre de Rhodes, qui s’était donné le nom d’un des premiers religieux de la Compagnie arrivés au Vietnam, était devenu le lieu de multiples activités au service des étudiants de la ville. Ceux-ci y venaient non seulement pour consulter la bibliothèque, mais aussi pour y suivre des cours de langue, participer à des cercles bibliques, à des cours d’introduction aux techniques télévisuelles et à bien d’autres activités.
Après le changement de régime, le Centre avait continué de fonctionner mais avait restreint ses activités. Au cours de l’année 1979, les jésuites et le personnel du centre commencèrent à être soupçonnés d’opposition au régime. Ils ne tardèrent pas à être les victimes d’une brutale répression des autorités politiques de l’époque.
Un groupe de treize personnes, jésuites, autres religieux et laïcs vietnamiens, fut arrêté à la fin de 1980 et au début de l’année 1981. Ils furent jugés, le 30 juin 1983, par le tribunal populaire de Hô Chi Minh-Ville. Ils étaient tous accusés "de tentative de renversement du pouvoir légitime et de propagande contre révolutionnaire". Aucun des faits rapportés au procès, où avaient été invités des représentants de toutes les communautés catholiques de Hô Chi Minh-Ville, n’avait fourni le moindre commencement de preuve de cette accusation.
Le P. Lê Thanh Quê, principal accusé de ce procès, à qui l’on reprochait surtout la rédaction et la diffusion d’un bulletin non déclaré, avait été condamné à quinze ans de prison. Il fut libéré en novembre 1991. Son confrère, le P. Nguyên Cong Doàn, provincial pour la région du Vietnam, condamné à une peine moins lourde, avait été libéré en février 1990.
Depuis cette époque, la communauté des jésuites au Vietnam s’est passablement développée. Les observateurs se demandent cependant dans quelle mesure les religieux pourront reprendre leurs anciennes activités au sein du milieu étudiant. (source : Eglises d'Asie-EDA)
Retour aux dépêches
|