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FlashPress - Infocatho
du 10 au 12 avril 2006 (semaine 15)
 

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2006-04-16 -
DIEU DANS LE TISSU DE NOS EXISTENCES.

Lors de son homélie de la messe chrismale, le mercredi 12 avril, l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a rappelé que la foi chrétienne se vit dans le concret quotidien de la vie sociale et politique comme de la violence.

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"Tout cela, nous sommes prêts à y croire, mais pas à le croire. On y croit comme on croit à une belle histoire. Mais notre foi n’est pas simple adhésion à la belle histoire survenue il y a deux mille ans. Elle est confiance et certitude que cet aujourd’hui de l’accomplissement est le jour que nous vivons. C’est maintenant. C’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.

"Cette manifestation de la puissance de Dieu dans le tissu de nos existences appelle de chacun de nous un acte de foi quotidien. Notre environnement social et culturel allie inséparablement tous les fruits de la puissance technologique et de la prospérité financière au développement de nouvelles précarités et à la montée des incertitudes sur l’avenir. Ce mélange des espoirs de prospérité et des inquiétudes pour demain génère une anxiété dont la jeunesse est la première victime, parce que la plus concernée par l’avenir.

"Cette anxiété conduit à des secousses collectives qui remettent profondément en cause la confiance nécessaire dans les institutions démocratiques de notre pays. Cette anxiété se cristallise sur des sujets emblématiques dont le contenu, vite occulté, laisse la place à l’expression des angoisses exacerbée par une médiatisation spectaculaire. Le débat démocratique et l’engagement dans les scrutins électoraux semblent remplacés par les pressions de la rue, voire la violence morale ou physique.

"Citoyens et chrétiens, comment pourrions-nous prendre notre parti de cet appauvrissement de la vie collective et du débat authentique dans notre pays ? La foi, l’espérance et la charité chrétiennes peuvent-elles rester muettes devant ce qui arrive ? Permettez-moi de rappeler comment, ici même, le 3 décembre dernier, j’ai invité les catholiques parisiens à prendre leur place dans les tâches de la cité en les pressant d’être présents et actifs dans tous les domaines de la vie sociale.

..."Les chrétiens ne peuvent pas se contenter d’être une simple force d’appoint pour les causes généreuses. Ils doivent aussi défendre une authentique conception de l’homme qui respecte la liberté de décision et d’expression de tous. Ils doivent participer aux efforts communs pour plus d’équité et de justice dans notre société. Leur sens de la catholicité les invite à ne pas borner leur horizon aux seuls enjeux hexagonaux. Il les incite aussi à rappeler notre responsabilité universelle dans le partage des biens. Ils rappellent que la véritable sécurité de l’homme n’est pas dans son niveau de vie, moins encore dans ses profits financiers, mais dans le respect de la dignité de chaque être humain. Qu’ils soient jeunes ou vieux, français ou étrangers, tous ont le droit de vivre honnêtement, et ce droit ne peut être respecté que par une civilisation du partage, pas par celle des privilèges.

..."Il ne m’appartient pas de définir les moyens politiques de parvenir à ce but, mais j’ai la responsabilité de rappeler à tous que l’enjeu de notre vie collective est d’abord le sens de l’homme et le respect de sa dignité. Pour nous, ce sens de l’homme est indissociable de notre foi en Dieu, le Créateur de tout être humain." (texte complet : diocèse de Paris)


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