-
2006-04-30 - Sénégal
POURQUOI UN TEL INTERROGATOIRE.

La tentative d’arrestation de Jean Paul Dias durant l’office du Vendredi Saint dans la cathédrale de Dakar, puis son interrogatoire par la Division des investigations criminelles et maintenant le report de certaines rencontres, font poser bien des questions.

Après les graves incidents du Vendredi Saint et durant les dix heures d'horloge que Jean-Paul Dias a passé entre les mains de la DIC, Division des investigations criminelles, mardi 18 avril dernier, seules trois questions lui ont été posées. Les deux premières ont été brèves, mais la question relative à sa foi catholique a occupé l'essentiel du temps, soulevant la colère du leader du BCG (Bloc des Centristes Gaïndés-opposition) qui a réaffirmé son appartenance confessionnelle.

La déclaration faite alors par Jean-Paul Dias, au cours de son audition à la DIC, consistant à dire qu'il est "un prisonnier politique et catholique", a soulevé des interrogations mêlées à des récriminations. Pourquoi le Premier secrétaire du Bloc des centristes gaïndé a-t-il jugé nécessaire de faire cette précision ? Les deux autres points de l'interrogatoire portaient sur la possession ou non d'un passeport diplomatique par Jean-Paul Dias et sur les conditions dans lesquelles ce dernier comptait prendre le pouvoir. Deux questions vites évacuées car Jean Paul Dias a affirmé sa volonté de passer par les voies légales.

Durant cet interrogatoire, un autre militant, Malik Seck, a lui aussi eu droit à des questions similaires lors de son audition à la DIC : "Vous êtes musulman, vous n'avez rien à faire à la cathédrale, qu'est-ce que vous faisiez là-bas" ... "les gens qui étaient avec vous dans la voiture étaient-ils cathloliques ou musulman? ".

Dans ce cadre de "différents religieux", la presse sénégalaise s’interroge sur les raisons du report sine die du prochain sommet de l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique) qui devait se tenir à Dakar. Et d'autres rencontres intereligieuses, d'ailleurs. Selon certains journalistes, cela cacherait des raisons inavouées. L’on aimerait connaître, d'abord, l'issue des élections couplées et surtout l'identité du prochain chef de l'Etat du Sénégal lequel est le maître d'oeuvre dudit sommet. C'est parce qu'il ne serait pas rassuré par le climat pré-électoral émaillé de tensions d’une élection prévue le 25 février 2007 que l'Etat du Sénégal vient de décider, et pour la seconde fois, de reporter la tenue du prochain sommet de l'Organisation de la conférence islamique initialement prévu en décembre 2007.

Le président Abdoulaye Wade conscient des difficultés que soulèvent les "financiers" du Sommet de l'OCI, a pris les devants en arguant les difficultés des délais de parachèvement des chantiers de l'Oci et de la rentabilisation à terme de ses infrastructures. (source : Allafrica)

Retour aux dépêches