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du 27 au 30 avril 2006 (semaine 17)
 

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2006-04-30 -
DES PROPOS LITURGIQUES TRÈS NUANCÉS.

Les propos d'une préface écrite par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, concernant la messe préconciliaire célébrée en latin et "dos au peuple", viennent d'être réédités dans la version italienne.

Les uns y voient "en faveur de ..." Les autres demandent que soient compris les "fanatismes" postconciliaires qui ont conduit à des scissions voire un véritable schisme. Or il s'agit d'une préface qui elle-même nuance une étude sur la liturgie.

Dans la préface du livre Rivolti al Signore – L’orientamento nella preghiera liturgica ("Tournés vers le Seigneur – l’orientation de la prière liturgique") du prêtre allemand Uwe Michael Lang, le cardinal Ratzinger exprimait en 2003, son désir de ré-ouvrir le débat sur ces questions, regrettant “les fanatismes“ du débat post-conciliaire sur la liturgie.

Dans cet ouvrage, édité d'abord en allemande puis en anglais, le P. Uwe Michael Lang analyse la question de l’orientation de la prière liturgique du point de vue historique, théologique et pastoral. Le préfacier est devenu le pape Benoît XVI et son texte prend une autre résonance au moment où le dialogue est envisagé avec la frange traditionaliste de l’Eglise catholique et de la Fraternité Saint Pie X.

D’ores et déjà, Benoît XVI a amplifié l’usage du latin dans les liturgies pontificales et décidé de célébrer seul certaines messes, comme celle du jour de Pâques, le 16 avril dernier, comme pour éviter le caractère "théatral" d'une multitude de concélébrants autour de l'autel.

Dans la préface du livre, le cardinal Ratzinger faisait remarquer en premier lieu que, “pour le catholique pratiquant normal, la réforme liturgique du Concile Vatican II a eu essentiellement deux résultats: la disparition de la langue latine et l’autel tourné vers le peuple“. Mais il ajoutait ensuite que "si l’on lit les textes conciliaires, on pourra constater avec étonnement que ni l’un ni l’autre de ces changements ne s’y trouvent sous cette forme".

Le cardinal Ratzinger notait que, "dans les textes conciliaires, il n’est pas question de l’autel tourné vers le peuple", mais que cela apparassait ensuite "dans les instructions post-conciliaires". Il expliquait alors que l’invitation à dresser des autels tournés vers le peuple "n’exprimait pas une obligation mais une recommandation". Il demandait également que l'on "évite dans ce domaine les positions unilatérales et érigées en absolu". Il regrettait aussi "les fanatismes qui, malheureusement, n’ont pas été rares ces quarante dernières années dans le débat sur la liturgie".

Dans un autre livre, paru en 2001, il avait déjà souhaité, selon ses propres propos, "que soit retrouvée une manière digne de célébrer la liturgie", et "de mettre un terme aux influences nuisibles" du mouvement liturgique du début du 20e siècle, regrettant que Dieu soit "de plus en plus absent de la scène" et que la messe
devienne un “one man show“ du célébrant. Il souhaitait ne pas "rejeter en bloc les réformes accomplies au 20e siècle" invitant à "ne pas regarder le prêtre" mais à "tourner un regard commun vers le Seigneur". (source et résumé : Agence Apic)

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