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du 23 au 26 avril 2006 (semaine 17)
 

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2006-04-26 - France
PEUT-ON NIER LE GÉNOCIDE ARMÉNIEN ?.

Réfugiés en France à la suite des massacres et des expulsions perpétrées par les Turcs, plus de 300.000 arméniens ont commémoré l’anniversaire du génocide arménien qu’Hitler ne niait pas mais dont il disait qu'il serait oublié.

Les principales cérémonies de cette commémoration se sont surtout déroulées à Marseille, Paris et Lyon où ils sont les plus nombreux. A cette occasion, le cardinal-archevêque leur a adressé un message d’espérance.

..."A l’approche du 24 avril, jour de la commémoration annuelle du génocide arménien, je veux dire mon amitié fraternelle et toute ma compassion à la communauté arménienne qui continue d’être l’objet d’une haine révoltante. Des manifestations et des slogans négationnistes refusent d’admettre ce génocide, mètz yéghern, pourtant reconnu en France par une loi votée au Parlement en 2001.

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Les travaux des historiens attestent qu’entre un million deux cent mille et un million cinq cent mille personnes ont trouvé la mort entre 1915 et 1920, massacrées pour la seule raison qu’elles étaient arméniennes et chrétiennes. Même en Turquie, ces derniers jours, la chaîne Kanalturk a projeté le film Ararat sur le génocide arménien. Des témoignages nous disent aussi que des Turcs courageux, au péril de leur vie, ont sauvé des Arméniens lors de ces événements. La vérité ne saurait pécher contre la fraternité.

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Aujourd’hui encore, la nation arménienne est méprisée et bafouée. En décembre dernier, la nécropole chrétienne de Djoulfa, dans la région du Nakhitchévan, située entre l’Arménie et l’Iran, a été profanée et des milliers de tombes ont été détruites.

"Sans doute, cette région est-elle loin de nos frontières. Mais elle se trouve aux portes de l’Europe, au pied du mont Ararat, dont parle la Bible, et le respect de ceux qui sont morts est un devoir pour toutes les nations, par delà les frontières.

"Des voix se sont élevées pour protester contre ces actes. Parlementaires européens, scientifiques, religieux…, tous demandent aux autorités politiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan d’honorer la mémoire des morts et de protéger ce patrimoine culturel et religieux.

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Nos frères chrétiens d’Arménie sont meurtris par l’acharnement dont ils sont victimes. Aucun combat, aucune nation, aucune idéologie, a fortiori aucune religion, ne peut tolérer que de tels actes soient commis en son nom.

"Juifs, musulmans, chrétiens, disciples d’autres religions ou courants philosophiques, nous avons tous le devoir de respecter ceux qui nous entourent et avec lesquels il nous est donné de vivre. Essayons de nous parler pour apprendre à nous connaître. Mais pourquoi continuer à s’entredéchirer ou à saccager nos lieux de mémoire ?

"Voyez, la paix est possible ! L’Europe occidentale a été traversée par des guerres de religion, des guerres nationales et, aujourd’hui, les peuples qui se haïssaient coopèrent, les croyants qui détruisaient temples ou églises partagent la même prière. C’est parce qu’elle est aujourd’hui fraternelle que l’Europe attire des pays comme la Turquie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ses nouveaux voisins.

"C’est une mission que Jésus donne à ses disciples et une promesse qu’il fait aux hommes de bonne volonté lorsqu’il dit : « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5, 9)." (diocèse de Lyon)

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