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du 5 au 7 mai 2006 (semaine 18)
 

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2006-05-07 - Inde
SOUS LE PRÉTEXTE DES CONVERSIONS "MASSIVES".

Des milliers de personnes, dont des hindous, ont apporté leur soutien au centre de retraites spirituelles catholique de Muringoor, au centre de l’Etat du Kerala, en Inde.

Plusieurs organisations nationalistes hindoues ont récemment demandé sa fermeture, sous prétexte de "conversions massives" pratiquées dans ce centre.

Selon le directeur du centre, le Père George Panackal, religieux de Saint-Vincent, le "Divine Retreat Center", qui, depuis sa création, est géré par sa Congrégation, est sans doute le plus grand centre de retraites spirituelles au monde. Des retraites hebdomadaires en anglais et dans six langues indiennes sont organisées tout au long de l’année. Depuis 1990, plus de dix millions de personnes ont suivi une retraite à Muringoor.

"Le Divine Retreat Center" est également très engagé dans des activités sociales : programmes éducatifs pour les orphelins et les enfants des rues, formations dispensées aux filles issues de milieux défavorisés. Il gère également différents foyers pour handicapés, malades du sida, personnes âgées, veuves, drogués et enfants des rues, où près de mille personnes sont accueillies en pension complète.

Dès sa création, des organisations nationalistes hindoues ont manifesté leur opposition, mais, depuis le 10 mars dernier, date à laquelle le tribunal de grande instance du Kerala a demandé qu’une enquête sur les activités du centre soit menée, l’opposition s’est renforcée.

Les différents groupes d'opposants se sont rassemblés en un seul mouvement, le Hindu Aikya Vedi (HAV, Front uni hindou), qui bénéficie du soutien du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti nationaliste hindou), le principal parti d’opposition dans l’Etat du Kerala. "Nos enquêtes révèlent que le Divine Retreat Center est impliqué dans des conversions massives, dans un meurtre ainsi que dans des détournement de fonds", a commenté un responsable du HAV.

Selon le P. George Panackal, la crédibilité du centre n’est pas affectée par cette affaire, des milliers de personnes ayant exprimé leur soutien aux membres de la congrégation Saint-Vincent. Par ailleurs, si, jusque là, le Kerala avait été plus ou moins épargné par les excès de l’extrémisme hindou, force est de constater que depuis plus d’un an, on assiste à une recrudescence d’attaques perpétrées contre les chrétiens, qui représentent 30% des 31 millions d’habitants de cet Etat.

En août 2004, un prêtre catholique avait été découvert poignardé dans son église, et les chrétiens avaient dû protester pour que la police ouvre une nouvelle enquête après la version des faits qu’elle avait présentée dans un premier temps. En septembre de la même année, des religieuses Missionnaires de la Charité de Mère Teresa avaient été agressées par des extrémistes hindous, alors qu’elles rendaient visite à des
villageois. En octobre 2005, l’évêché catholique de Neyyattinkara a été attaqué et saccagé. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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